L’association « Droit de cité » a emmené un groupe de Toulousains « à la découverte des anciens métiers sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle ». Un voyage exploratoire réalisé par quatre adultes pour revenir avec des plus jeunes suivre la route des pèlerins, non pour trouver Dieu mais pour mieux se connaître soi même. Nous publions ici des extraits du journal de Cathy, l’animatrice de l’association.
Jeudi 10 mai 2007,
Toulouse / Le Puy-en-Velay
21h07 : arrivée à la gare du Puy-en-Velay, les sacs sont lourds, le mien pèse pas loin de 12kgs ouf ! En plus on grimpe pour arriver à l’auberge de jeunesse ….1er tampon sur nos crédentials (le passeport des marcheurs). Nous sommes séduits par l’éclairage des monuments de la ville. Il fait chaud, on entend le chant des oiseaux, c’est très agréable.
Vendredi 11 mai 2007,
Le Puy-en-Velay / Montbonnet
Les rencontres et échanges se font très facilement. Est-ce parce que nous prenons le temps ou parce que les habitants ont l’habitude du passage des pèlerins ? Peu importe c’est très agréable ce regard bienveillant. Un sympathique pharmacien nous donne les secrets du marcheur : 5 granules d’Arnica 3 à 4 fois par jour…ça aide !
Un tisserand est très heureux de nous expliquer l’art de la dentelle, transmis par sa famille, avec des bobines en bois différents, qu’il fait sauter d’un côté à l’autre rapidement sans s’emmêler les fils […]
Départ 14h30 avec nos sacs trop lourds. Un p’tit granule ! Et c’est parti…Ca grimpe pas mal, on quitte le Puy et on traverse les champs, on entend le coucou, les grillons, les oiseaux …
Des habitants nous proposent des cabanons pause café le long du parcours. Péniblement on arrive à Montbonnet vers 19h00, l’hébergeur n’y croyait plus. Première journée très dure physiquement. On se retrouve seul avec son corps. C’est clair, on ne pense à rien d’autre !
Samedi 12 mai 2007,
Montbonnet / Saint-Privat-d’Allier / Monistrol d’Allier
Pour quitter le pays des lentilles, j’ai adopté un bâton de marche. L’effet n’est pas flagrant mais ça soulage, déjà je suis moins déséquilibrée par le poids du sac.
Le train n’existe plus dans ces régions, les anciennes traverses des rails servent à faire des escaliers ou des poteaux pour fermer les prés.
Le serveur d’un café nous a confié : « le chemin de St Jacques avec plus de 300 pélerins par jour fait vivre ces villages, sinon on serait tous morts, on retournerait en ville ! »
Dimanche 13 mai 2007,
Monistrol d’Allier / Saugues
Claude est parti en premier. Pour rester en contact, il dessine des coquilles ou indique l’heure de son passage au sol.[…] On fait beaucoup de rencontres dans les gîtes d’étape, ce soir on partage les carottes que Bernard avait acheté pour son âne qui ne veut plus avancer.
Lundi 14 mai 2007,
Saugues / La Clauze / Le Sauvage
Visite des ateliers de la Bruyère à Saugues qui proposent des chantiers d’insertion par l’activité économique. Il pleut…il pleut….il tonne…il fait froid. Un dernier petit café au bar des amis, on met la cape du pèlerin et on y va…A Clauze, un paysan nous accueille gentiment dans sa grange au milieu des bottes de foin rectangulaires, quelle chance un pique nique au sec !
Et on avance à nouveau, il fait très froid et il pleut toujours, la marche réchauffe et vide la tête des soucis quotidiens, notre être en symbiose avec la nature est tellement présent. L’arrivée au Sauvage est magique. Une énorme bâtisse en pierres grises au milieu d’une sorte de steppe immense. Un gros cheval nous accueille ; en face, la jument et son jeune poulain. Soirée avec de nombreux pèlerins que l’on a déjà croisés pour certains et grillades sur les braises dans la cheminée, au milieu des chaussures qui sèchent […]
Cathy Kondé
Retrouvez la fin de ces 14 jours d’aventure et l’intégralité du texte de Cathy sur son blog :
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