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DECLARATION D’OUVRIERS SANS-PAPIERS DU RASSEMBLEMENT A PROPOS DE LA REFORME DU CODE DU TRAVAIL ET DU CESEDA :

Article proposé le lundi 28 janvier 2008, par Jean-Louis


Nous, les ouvriers sans-papiers, nous savons ce que c’est que de travailler sans aucun droit. On ne souhaite pas que ça devienne général, que les ouvriers qui ont des droits deviennent comme nous. On veut l’inverse, ON VEUT LES DROITS POUR TOUS.
Depuis plusieurs années on mène bataille là-dessus, et aujourd’hui que le gouvernement veut enlever les droits du travail, on a des choses à vous dire sur cette bataille.

LE TRAVAIL DOIT OUVRIR A DES DROITS : De plus en plus, le gouvernement cherche à séparer le travail et les droits. Aujourd’hui, seul le travail compte et pas celui ou celle qui travaille. On peut le mettre en rétention, l’expulser… Derrière la production, il y a des gens. On n’est pas des machines, on n’est pas des objets. Par notre travail, on enrichit tous le pays, et le gouvernement doit reconnaître ça.

LE DROIT DOIT ETRE POUR TOUS. Vous voulez conserver vos acquis, c’est normal. Mais savez-vous que dans le pays il y a des gens qui travaillent et qui n’ont aucun droit ? Croyez-vous vraiment que vous pourrez empêcher le gouvernement de changer le code du travail si vous laissez une partie des ouvriers de côté ? Si le droit ne s’applique pas pour tous, alors, c’est un privilège, et il est sans garantie.
On demande le droit pour tous les ouvriers en général, avec et sans papiers. Si on prend l’exemple des 35 heures, on a l’habitude de travailler plus de 35 heures, On y est obligés mais on ne l’a pas choisi, on ne tient pas à travailler plus que les autres. On veut l’égalité, sur la meilleure base pour tous. La réforme du Code du travail, c’est le contraire, c’est le patron qui dit le temps de travail, c’est tout le monde qui se retrouve comme nous maintenant.

IL FAUT LE RESPECT DE L’OUVRIER : Si on veut des droits, cela passe par le respect de celui qui travaille et en particulier par le respect de ceux qui font les métiers les plus durs. Derrière le travail, il y a des gens, des vies, des savoir-faire. Nous, les ouvriers, on n’a pas fait de longues études mais on a de l’expérience, on est qualifiés. Il faut des ouvriers : les ingénieurs ne peuvent pas travailler tout seuls, on est indispensables. Le pays ne peut pas tourner sans nous.

AUJOURD’HUI, COMMENT MENER BATAILLE POUR LE DROIT POUR TOUS ?
Là-dessus, nous avons une expérience assez longue :

La 1ère chose, c’est de tenir les principes : LE DROIT, C’EST POUR TOUS, OU CE N’EST PAS UN DROIT.
Il faut bien comprendre que si on en est là, si le gouvernement peut se permettre de s’attaquer comme ça au droit du travail, c’est aussi parce que le CESEDA existe depuis un an. L’esprit de cette loi s’est diffusé dans le pays : Si tu acceptes que sur le chantier des policiers viennent arrêter ton collègue parce qu’il travaille sans t’y opposer, sans montrer ton désaccord, tu es déjà à terre, et c’est très dur de te lever ensuite. Tu acceptes des droits différents pour le même travail, tu acceptes que l’ouvrier, celui qui travaille soit traité comme un criminel, et non pas reconnu comme utile au pays.
S’opposer, c’est possible : nous, les ouvriers sans-papiers, on n’a rien et on le fait. Il faut savoir ce qu’on veut, comprendre que ça passe par gagner le droit aussi pour ceux qui n’en ont pas :

• EXIGER L’ABROGATION DU CESEDA ET LA REGULARISATION PAR LE TRAVAIL,

• protéger les collègues sans-papiers, s’opposer aux contrôles et aux arrestations, en particulier sur les lieux de travail.

C’EST UNE QUESTION POLITIQUE, qui oblige à réfléchir sur la place de ceux qui travaillent, sur le pays qu’on veut et à s’organiser. Rien à voir avec une revendication.
C’est une réflexion de fond qui concerne tout le monde . Ca n’est pas l’affaire d’un jour de mobilisation, même nationale. Ca se joue dans la durée, tous les jours. On vous propose d’en discuter, de voir comment on peut tracer ce chemin ensemble .

Nous proposons 2 moments pour en débattre :

  • Samedi 2 février, nous organisons un Rassemblement-Débat à 15h00, autour de panneaux, square Wilson, métro Jean Jaurès (devant la Fnac) ;
  • Nous organisons une Réunion Publique le vendredi 15 février à 18h30} dans les locaux de TO7, 4bis cheminement Cambert, métro Reynerie.

LE RASSEMBLEMENT DES OUVRIERS SANS-PAPIERS, GENS D’ICI, ET LEURS AMIS

Mail : ouvriersgensdici free.fr

Site : http://ouvriersgensdici.free.fr

Tél. : 06-13-06-94-62

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