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Et le « CO – développement » ?

Article proposé le lundi 24 mars 2008, par François André, Pastorale des Migrants


L’obligation d’atteindre les quotas (25.000 expulsions par an en 2007) coûte cher ! Pour cela il faut opérer au moins 150.000 arrestations, mobiliser près de 12.000 personnes (police, PAF, juges …) et dépenser environ 1,5 milliard d’euros.

Pire, c’est traiter ces hommes, ces femmes, ces enfants comme des criminels, alors qu’ils ne demandent qu’une chose : vivre en paix quelque part sur la terre !

Savons-nous l’effort quotidien, que fournit un travailleur sans papier, pour tendre vers une vie de citoyen ?

« Je suis en France depuis 5 ans. Quand j’ai été débouté du droit d’asile et que je me suis retrouvé sans papier, j’ai eu peur de sortir. Mais plus je restais dedans, plus ma tête était prête à exploser. J’ai chassé la peur, qui était en moi. Je travaille dans le nettoyage ; et plus je travaille, plus j’acquiers une compétence ; si un jour j’ai les papiers je pourrai me mettre à mon compte et aider d’autres.

Même la manière de s’habiller et de marcher dans la rue est importante ; si tu as l’air de souffrir, on te contrôle, c’est sûr ! Non, il faut s’habiller proprement et marcher comme un homme libre.

Ce qui est important, c’est de trouver un groupe d’amis, pour pouvoir parler en confiance ; c’est ça qui enlève l’esprit de peur ! Et ça nous ouvre à beaucoup de choses. Ensemble nous nous informons beaucoup sur la vie du pays »

C’est le même ministère qui pousse à faire du chiffre en matière d’expulsions et qui gère le « co-développement ». Il y a contradiction : le « co-développement » ne peut pas être lié à la gestion des flux migratoires.

Il n’y aura pas de co-développement tant que les migrants ne seront pas considérés comme de vrais partenaires, au même titre que les sociétés civiles, les collectivités locales. Il faut les écouter ! Ils ont des choses à dire, à partir de leur expérience, sur le développement de la société, ici et là-bas.

La France se referme sur elle-même, alors que la logique de la mondialisation vise à ouvrir les frontières. Or, paradoxalement, plus on ferme les frontières, plus on force les gens à s’installer. Le problème actuel est donc de favoriser la libre circulation et les allées et venues dans une forme d’immigration circulaire. Nous savons que le problème est difficile pour tous, mais ce sont les échanges et les métissages, qui font progresser l’humanité !

Il est temps de lancer un grand débat dans tout le pays, avec tous ceux qui y vivent : « Quel projet de vie avons-nous en commun ? »

Permanence de la Pastorale des Migrants :
tous les lundis de 14h à 16h
391, route de Seysses (05 61 41 69 00)

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