La fusion de l’ANPE et des ASSEDIC est partie de l’idée qu’il fallait faciliter la vie des usagers. Le demandeur d’emploi se retrouve en présence d’un seul interlocuteur qui l’accompagne jusqu’au terme de son indemnisation. On évite ainsi de multiplier les démarches ou de se renvoyer « la balle » entre les 2 structures.
Mais pour permettre une fusion efficace, il faut du temps et de l’argent.
A l’inverse, l’objectif du gouvernement c’est d’aller vite pour assurer un affichage politique et faire des économies envers et contre les salariés.
En réalité, la fusion de ces 2 organismes, l’un public avec pour vocation d’accompagner la recherche d’emploi sociale et l’autre privé qui gère les finances, engendre plusieurs difficultés à commencer par la perte recherche de locaux plus grands et le licenciement d’une partie du personnel qui fragilisent le nouveau pôle Emploi. , le problème du choix du statut des salariés et la difficulté à faire coexister 2 cultures très différentes.
Les nouveaux salariés, embauchés par Pôle Emploi à partir de janvier 09 , de compétences différentes, se retrouvent sous un statut des ASSEDIC régi par le droit privé, (sachant qu’un agent para fonctionnaire, lui, peut se permettre de faire de la résistance). Selon Christine Lagarde, un agent devait pourvoir à avoir un « portefeuille » de 60 chômeurs à gérer, aujourd’hui à Toulouse la réalité est qu’ils en ont autour de 180.
Cette situation statut met des Les agents sont très inquiets, obligés à faire du rendement, affolés et harcelés , formés en 5 jours à la va-vite, avec un rythme de croissance qui va s’amplifier, sous la pression des chiffres.
Autre difficulté, les chômeurs subissent les nouvelles réformes (Offre Raisonnable d’Emploi, Plan Personnalisé d’Accompagnement à l’Emploi…) qui ressemblent plus à un fichage, avec sanction à l’appui, qu’à une aide à retrouver un réel emploi. L’ORE [1] et le PPAE [2] conduisent le chômeur à accepter n’importe quelle proposition sous peine de radiation. Il en ressort une impression malsaine de vouloir faire des économies sur le dos des chômeurs alors que ce Pôle Emploi se doit d’être au service de ses usagers.
Afin de créer du dialogue et de donner un vrai pouvoir aux chômeurs qui siègent à l’ANPE et aux associations de chômeurs, il est indispensable de rénover les CLL [3] qui porteront eux-mêmes leurs doléances et les feront remonter pour remettre de la cohésion. L’enjeu est de tout faire pour que ce Pôle soit vraiment pour les chômeurs et à leur service.