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Les banlieues sous le feu des Médias

Article proposé le mercredi 23 avril 2014


Plaidoyer pour un deuxième regard

Volontaire allemand à TO7 depuis Septembre 2012, avant de venir, je pensais bien évidemment aux émeutes de 2005 en lisant la description du lieu d’ouverture et d’accompagnement situé dans un quartier populaire sur Toulouse.
Des images que j’ai vues à la télé, des voitures incendiées, des jeunes banlieusards s’opposant à la police, tout cela me venait à l’idée.
Aujourd’hui, après neuf mois dans la ZSP du Mirail (telle est classée la cité depuis quelques mois), je ne peux qu’en sourire. Bien entendu, j’ai aperçu les traces qui témoignent d’anciens incendies de voitures et pendant le temps que j’ai passé au 31100, j’ai vu les taches carbonisées sur les chaussées s’accumuler. Pourtant, la vie au Mirail est bien plus que ça ! Aujourd’hui, il me semble ridicule d’avoir réduit l’existence de milliers de personnes aux incidents et perturbations de 2005, d’avoir été manipulé par l’information simpliste de la soi-disant presse.

Mais pourquoi donc, vivant en dehors des quartiers dits populaires, pense-t-on toujours à ces évènements peu glorieux ? Pourquoi le nom du Mirail dans notre cas évoque-t-il encore des images de jeunes fauteurs de trouble, voire de pyromanes ?

Tout simplement, parce que les Médias ne nous montrent que ça. Quand il est question des banlieues, on ne parle que des problèmes que l’on y trouve. Peu importe l’entraide, la solidarité, le respect et la joie de vivre : je trouve ces attitudes fort admirables, surtout en tenant compte des difficultés auxquelles beaucoup parmi eux font face.
Ce sont les Médias qui ne reproduisent qu’une petite partie de l’ensemble et c’est nous qui le croyons volontiers. Or, nous devrions voir plus loin et essayer d’arrêter cette stigmatisation !

Ainsi, lorsque j’ai demandé à un ami français de me rendre visite à la Reynerie, j’obtenais la réponse qu’il préférait ne pas entrer dans mon quartier. Et ce sentiment de peur envers le Mirail ou les banlieues en général se retrouve - j’ose dire - aussi bien dans les autres quartiers de Toulouse qu’ailleurs au pays des droits de l’homme et même à l’étranger.
Vous voulez un exemple ? Au lycée, on a fait une sortie à Paris où nous étions hébergés dans un quartier éloigné du centre et touché par la précarité. Déjà en Allemagne, avant même de nous faire une propre opinion, il nous paraissait évident qu’on devrait faire attention si l’on voulait sortir le soir.

Alors quoi faire ? Comment réagir face aux clichés diffusés ? Et si chacun_e se faisait une propre opinion au lieu de tout accepter sans remettre en cause. Si on cessait de croire les Médias sacro-saints. Si on allait sur place nous-mêmes afin de mieux comprendre. Si on essayait de mettre fin aux descriptions noires et blanches.

Il faut arrêter de gober tout ce qu’on apprend par les nouvelles !
Il faut arrêter de considérer les Médias comme garant de l’unique vérité sur les banlieues !

Et n’oubliez pas : cet article a bien sûr vocation à manipuler vos points de vue ;)

Tristan Eils

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