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Le Logement

Article proposé le mardi 8 juillet 2014


Le logement est un souci souvent crucial. En pleine période de démolition dans le quartier et de problèmes récurrents de relogement ou de personnes mal logés, voici les paroles échangées sur ce thème :

Représentation des locataires et gestion du parc locatif.

  • Pour les locataires HLM, il n’y a que 2 représentants des locataires par immeubles. Les locataires sont mal représentés.
  • Dans les copropriétés il y a très peu de propriétaires habitants. Par contre pour les réunions de syndic il n’y a que les propriétaires. Pour décider ce qui concerne le « vivre ensemble », il faudrait des réunions d’habitants, locataires ou propriétaires. Il faut que les locataires puissent intervenir dans les délibérations avec les propriétaires, ce qui n’est pas encore prévu par la loi. Les propriétaires ont le pouvoir de décision sans habiter sur place !. Il faut une méthodologie, des temps de réunion avec les locataires pour décider des questions du vivre ensemble, et des moments où les propriétaires décideront des questions financières.
  • Par exemple, à la cité du Parc, les horaires des agents de nettoyage sont décidés par le conseil syndical, qui ne comprend que les propriétaires.
  • Pour les locataires, le contrôle des charges est impossible. Les photocopies des factures de charges ne sont pas fournies. On a juste un mois pour aller vérifier chez le bailleur, et il faut être comptable pour déchiffrer les factures !. Si on veut contester, il faut passer par des associations agréées : on est muselés !.
  • Oui, et c’est la même difficulté pour les propriétaires. Comment vérifier les charges, et qu’elles correspondent vraiment à un service rendu ?.
  • Il faut sortir de ces idées de planification. Vivre ensemble ce n’est pas planifier, c’est communiquer ensemble de manière transversale, sans chef, c’est l’agora, c’est des discussions sur les sujets de vie. Le vivre ensemble ne compte pas. Pour les organismes qui gèrent le logement, ce qui compte c’est de faire du profit pour rembourser leurs dettes et payer les intérêts. Tout ce qui pourrait compter pour le vivre ensemble mais ne rentre pas dans le plan comptable est écarté !.
  • Moi, faire un « cahier de doléances » pour les politiques ça m’intéresse pas trop, mais plutôt la mise en place d’autogestion des habitants. Il y a beaucoup d’espaces de liberté, mais on ne les saisit pas, on s’autocensure.

L’aménagement : Où il est question de destruction, de mixité sociale et du manque de logements.

  • On détruit des logements en bon état alors que la demande de logements HLM est très forte. On transforme aussi des T5 / T6 spacieux en studios. Le message de fond, c’est : on ne veut plus de familles nombreuses, plus de pauvres. Les habitants relogés le sont dans de moins bonnes conditions : logements plus chers, plus petits, et moins bien situés. 1ère proposition : on arrête les destructions tant qu’il y a des familles non ou mal logées. 2ème proposition : que les pouvoirs publics acceptent de dire combien coûtent les destructions, qui sont un gaspillage d’argent en temps de crise.
  • Sur la destruction d’immeubles : si on prend l’exemple du chauffage, ce qui est le plus cher c’est l’entretien global, le réseau. Quand on détruit un immeuble, les charges fixes sont réparties sur moins d’habitants. Pareil, par exemple pour les ascenseurs dans un immeuble détruit partiellement comme actuellement au Glück. La destruction d’immeubles entraîne mécaniquement une augmentation des charges et donc le départ des plus pauvres du quartier. Avec l’arrivé de gens qui ont un peu plus d’argent, et donc l’implantation de nouveaux commerces plus chers et encore le départ des plus pauvres. La « mixité sociale » équivaut à chasser les plus précaires du quartier !
  • Quelle politique de l’habitat a-t-on aujourd’hui ? On annonce aux gens qu’on ne veut plus d’eux.
  • Les paysans et les pauvres sont rejetés à l’extérieur des villes.
  • Il y a un énorme gaspillage d’argent public au travers du logement. Détruire des logements encore habitables, c’est dommage !. Ensuite on étend la ville horizontalement : ça implique de construire des routes, des écoles très loin, et cette population va dépenser beaucoup d’argent en voiture et en transports en commun.
  • Je suis convaincu que les gens ne veulent pas vivre ensemble. Les gens vont dans la 2ème et 3ème couronne pour faire construire des maisons individuelles de mauvaise qualité. On nous vend l’idée d’une métropole, mais jusqu’où peut-on aller ? Peut-on accueillir tout le monde ? On va encore être obligés de s’étendre horizontalement ou verticalement.
  • Les gens habitent un lieu en fonction de leur travail et des moyens de locomotion. Ils ne peuvent pas partir parce qu’il n’y a pas assez de transports en commun dans la banlieue plus lointaine.
  • L’aménagement du territoire : quelques grandes métropoles vont concentrer toute l’attraction. Le logement est un besoin vital, mais sans un service public du logement pour réguler tout ça, trouver des solutions autres que la question marchande, on va toujours être dans le problème structurel de l’inégalité sociale sur le logement, c’est inquiétant !
  • On devrait autoriser le nomadisme, le droit de vivre dans une caravane et ne pas subir cette dictature qui nous impose d’avoir un logement « comme il faut », selon les lois.

Le squat politique

  • J’habite à Saint-Simon, dans un squat qui s’appelle le Maquis. On est sur une lutte sociale toute petite, avec les voisins. On a 3 problématiques différentes : les squatteurs, les locataires d’HLM, et les copropriétaires. Pour les locataires d’HLM la première problématique c’est les charges locatives. Comme les loyers sont bloqués par la loi, les Chalets majorent les charges sans que les services liés soient toujours rendus. L’autre problématique c’est la représentation : en assemblée, les copropriétaires ont une voix par foyer, mais les locataires d’HLM n’ont que 2 voix par immeuble : ils sont représentés par des cadres des Chalets et n’ont donc pas leur mot à dire. Les copropriétaires : il y a beaucoup de moyens fiscaux pour accéder à la propriété, dont profitent les Chalets, mais le bâti qui est livré est de mauvaise qualité, et les propriétaires finissent par lancer des procès contre les Chalets. Pour les squatteurs du Maquis : certains squattent par nécessité ou par choix politique. On occupe des espaces pour les protéger du capital. Notre combat c’est l’équipement collectif pour créer du lien social, et une coopérative d’habitat, pour partager les revenus, les décisions, etc. Les différentes questions politiques sont liées : la santé, le logement, l’emploi doivent être pensé ensembles.

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