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Les structures d’accompagnement social saturées

Article proposé le mardi 6 mars 2007, par Emmanuelle Deleplace


Les Enfants de Don Quichotte ne sont que la partie visible de l’iceberg. Et un iceberg ne fond pas avec quelques déclarations de bonne intention. Si nombre d’entre eux campent encore, c’est que les structures susceptibles de les accueillir sont complètement saturées.

« Les 70 millions d’euros supplémentaires annoncés fin décembre pour répondre à l’urgence ne font que combler la différence chronique entre le budget voté chaque année pour l’hébergement d’urgence et le budget réellement exécuté, explique Daniel Chaumes, secrétaire général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) en Midi-Pyrénées. Ces nouveaux moyens vont aussi nous permettre d’augmenter la qualité de l’accueil et c’est très bien : extension horaire dans les accueils d’urgence, transformation progressive des places d’urgence en place de stabilisation avec un véritable accompagnement social. »

« Mais en dehors des maisons relais (création de 16 000 places sur l’ensemble de la France en 2007) et de la création déjà programmée de 500 nouvelles places en CHRS, nous n’avons pas de financement de places supplémentaires dans le dispositif d’accueil et d’hébergement social. La région manque cruellement de places d’insertion en dehors de l’agglomération toulousaine et la situation va perdurer », poursuit l’administrateur de la Fnars.

Pire, le gouvernement retire d’une main ce qu’il donne de l’autre. Depuis 2001 la Croix-Rouge de Toulouse organisait un accompagnement social des demandeurs d’asile sur la base d’un dispositif expérimental financé par l’Etat. « L’accompagnement était positif, ces familles déracinées mettaient du temps à comprendre le fonctionnement administratif et social de la France. Mais elles arrivaient en quittant le dispositif à intégrer un logement autonome et à payer régulièrement le loyer », commente Fanny Boursier, assistante sociale du dispositif. Le service a fermé ses portes en janvier. La mode n’est plus aux sans papiers !

« Il y a encore 5 ans, on pouvait encore loger les gens à l’hôtel dans l’attente de solutions plus pérennes. L’entrée de l’entonnoir c’était l’hôtel, aujourd’hui c’est la rue. » poursuit Sylvie Torres, de la Coordination pour le droit au logement décent pour tous.

L’Entraide protestante qui dispose de crédits pour financer 10 à 15 nuits d’hôtel par jour est assaillie de demandes. « L’hôtel doit être envisagé comme une solution de dépannage pour les femmes victimes de violences conjugales, les personnes hébergées par un tiers ou dans un logement insalubre ou bien encore pour des sorties d’hospitalisation. On n’a malheureusement pas les moyens de pallier au manque de place ailleurs », regrette Josiane Palazon, assistante sociale de l’Entraide.

Entre l’hôtel, le centre d’hébergement, les maisons relais ou résidences sociales et le logement autonome, il existe encore une solution qui mériterait d’être développée : celle des logements temporaires. Des logements loués par les services sociaux ou les associations grâce à l’allocation de logement temporaire (ALT, financement Etat-Caf). L’Entraide loue ainsi 11 appartements pour des durées de 6 mois à un an.

En ALT comme dans les CHRS, les durées d’hébergement s’allongent, faute de place à la sortie en HLM. « 10 à 30 % des gens que nous hébergeons aujourd’hui n’ont plus besoin d’accompagnement social, estime Bruno Garcia, délégué général de la Fnars mais nous ne pouvons ni les remettre à la rue, ni accueillir des personnes sans domicile qui ont besoin d’un accompagnement. » Comme le dit la fondation Abbé Pierre, l’ascenseur résidentiel est en panne à tous les étages.

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