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En Afrique du Sud la JOC se bat pour l’emploi des jeunes

Article proposé le jeudi 26 juillet 2007, par Emmanuelle Deleplace


Invité par le Comité catholique contre la faim et pour le développement à visiter des structures d’aide aux chômeurs en France, Nthetheleli Mtambo, animateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à Johannesburg (Afrique du Sud) a fait une halte à TO7. Interview.

Quelle est l’action de la JOC en Afrique du Sud ?

Nous concentrons nos actions sur l’accès à l’emploi des 18-30 ans. Dans notre pays plus de 40% de la population est au chômage. Cette proportion atteint 60% chez les jeunes et, dans certaines régions, le taux de chômage des moins de 30 ans s’élève à 80%.

Comment en est-on arrivé à une telle situation ?

Depuis l’avènement de la démocratie, beaucoup de multinationales ont fuit le pays car elles avaient ouvertement soutenu l’apartheid. Ces entreprises se satisfaisaient d’une main d’œuvre peu qualifiée et notoirement sous-payée. Elles sont parties en oubliant de payer les pensions de retraite et d’invalidité pour lesquelles l’Etat a dû se subsituer.

Sous l’apartheid, l’éducation n’était gratuite que pour les blancs. Progressivement, le gouvernement a créé des écoles dans tous les villages et a assuré la gratuité de la scolarité qui n’est devenue effective sur l’ensemble du territoire que cette année. Résultat, beaucoup de jeunes sont encore illettrés alors que les rares postes à pourvoir sont des emplois qualifiés.

Concrètement que faites-vous ?

Nos moyens sont limités puisque je suis le seul permanent. Nous travaillons dans six provinces avec un système qui fonctionne essentiellement sur l’entraide. Nous travaillons comme vous autour de l’alphabétisation et de l’aide à la rédaction de CV.

Ensuite nous envoyons les CV au ministère du travail. Ce partenariat a permis à 15% des jeunes que nous suivons de trouver un emploi. Nous donnons des cours d’anglais, nous faisons des simulations d’entretien d’embauche ou d’entretien de sélection pour pouvoir rentrer dans les nouveaux programmes d’apprentissage mis en place par le gouvernement.

La situation que vous décrivez, avec une classe d’âge quasiment exclue du monde du travail, n’est-elle pas insurrectionnelle ?

Elle l’est. Il y a beaucoup de révoltes, des manifestations très violentes qui brûlent tout sur leur passage. Il faut dire que la situation financière est très dure pour les jeunes. Le revenu minimum n’existe pas chez nous et c’est souvent la maigre retraite du grand-père qui fait vivre toute une famille. C’est pourquoi, avec d’autres associations sud-africaines nous militons pour l’instauration d’une allocation de ressource vitale de 10 € par mois, sachant que le salarie minimal tourne chez nous autour de 80 € mensuels.

Que retenez-vous de votre séjour en France ?

Qu’on y rencontre, certes dans une moindre proportion, les mêmes problèmes : chômage des jeunes, révolte devant le manque d’avenir. Alors que, depuis l’Afrique, la France a l’air tellement privilégiée.

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