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Un centre médical sous perfusion

Article proposé le vendredi 21 décembre 2007, par Emmanuelle Deleplace


Et si le centre médical mutualiste de Basso-Cambo fermait ses portes ? La question peut paraître incongrue tant cet équipement fait partie de la vie du quartier, remplissant un rôle médico-social indispensable. Pourtant elle mérite d’être posée car chaque année ce centre est déficitaire de près de 400 000 €.

C’est en 1974 que le centre médical mutualiste a ouvert ses portes. « Au départ nous avions la volonté de nous implanter dans un nouveau quartier et de recruter de nouveaux adhérents en leur offrant des équipements de qualité dans le respect des tarifs conventionnels (ndlr : pas de dépassement d’honoraire) et avec le tiers payant » explique Eric Ginestet, directeur de la Mutualité 31.

A cette époque le Mirail est essentiellement habité par des classes moyennes et intermédiaires : aristocratie ouvrière et petite bourgeoisie intellectuelle. Un « vivier » pour le mouvement mutualiste.Puis la situation sociale du quartier s’est dégradée à mesure que le centre s’étoffait pour répondre à la demande croissante. Le centre médical de Basso Cambo comprend aujourd’hui 24 médecins généralistes et spécialistes, un centre de radiologie, un centre dentaire, un centre d’optique, un centre de soins infirmiers…

Rien que sur la partie médicale, le centre reçoit plus de 60 000 visites par an. 80 % des patients sont originaires de Reynerie-Bellefontaine et plus de 30 % d’entre eux bénéficient de la CMU. « Notre rôle au départ purement sanitaire est aujourd’hui autant social que médical. Avec une population paupérisée, les prises en charges sont de plus en plus lourdes tant sur le plan administratif que sanitaire ou thérapeutique. Nous assumons, et nous en sommes fiers, un rôle de portail d’accès aux soins sur le quartier. Le problème c’est que cet aspect n’est financé ni par la Sécurité sociale ni par les pouvoirs publics » poursuit Eric Ginestet.

Résultat : ce sont les cotisations des mutualistes de tout le département qui comblent le déficit. A l’heure du désengagement croissant de la Sécurité sociale, la solidarité des mutualistes pourrait atteindre ses limites. « Nous avons obtenu des petites subventions au coup par coup de la Mairie ou du Conseil général mais rien de pérenne », commente Eric Ginestet.

La situation n’est pas spécifique à Toulouse. Aujourd’hui en France aucun centre de santé installé dans un quartier populaire ne parvient à l’équilibre financier. L’an dernier la Croix-Rouge a fermé son quatrième centre en deux ans sur le département de la Seine-Saint-Denis. Le Mirail connaîtra-t-il le même sort ?

Centre médical, rue du Doyen Lefebvre ,
tél. : 05 61 76 62 17}

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