A Toulouse, le Rassemblement des Ouvriers sans papiers regroupe et accompagne les sans papiers depuis plusieurs années dans leurs démarches : le caractère égalitaire et collectif de l’organisation permet de créer des liens très forts entre les sans-papiers eux mêmes qu’on peut qualifier de fraternels. Au travers de réunions d’informations sur la loi, d’échanges de témoignages et de manifestations au cours desquelles s’effectuent des prises de paroles, la solidarité s’organise.
Comment Yazid et Jezira vivent cette fraternité
En France depuis 2000, Yazid et Jezira ont raconté les difficultés administratives, le rapport à l’Etat, mais aussi la force collective du Rassemblement des Sans-papiers : « On se rend compte qu’on n’est plus seuls, que la situation est la même pour tous, on apprend la loi, on rencontre des gens ayant eu les papiers. »
Au cours de la journée d’Amitié politique entre les gens du 27 mars 2007, Yazid a pris la parole pour demander l’abrogation de la loi Sarkozy. Il parle de « prise de confiance », mais aussi de la peur mêlée à la volonté de vivre ici. C’est bien l’idée de fraternité, au sens de la devise républicaine qui est au coeur des affirmations de Yazid qui s’interroge finalement sur la France d’aujourd’hui. « Où va-t-on ? Où va la France, si les gens ne se battent pas, si on ne se bat pas contre la loi Ceseda et contre la persécution des étrangers ? ». En déclarant, “on est des gens du pays”, c’est sur l’idée même du vivre ensemble que l’accent est mis. Pour lui et pour tous les autres, il n’est pas imaginable que cette notion fondamentale puisse être remise en question.
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