Depuis 4 ans qu’on est là, mon mari et moi, on a fait des démarches auprès de la préfecture pour avoir les papiers, mais ils disent non.
Pour moi, je suis comme les autres : j’ai un compte bancaire, la carte, le chéquier, on habite un studio, et on paie le loyer, les charges, la redevance télé, la taxe d’habitation… Il ne me manque que l’autorisation de travail.
Pour moi, je suis en règle. Je ne suis pas en règle pour la loi, mais pour moi, oui.
Je ne suis pas là pour me cacher, rester à la maison à ne rien faire. Je vais continuer à me battre. Même si je n’ai pas les papiers, je suis fière de moi.
Il faut se battre. Sans le rassemblement, sans les copains, on ne peut pas se battre, on serait noyé. Des fois, je me dis : « J’ai le Rassemblement, c’est eux qui m’orientent. Sans le rassemblement, je me perds. »
On est ici, on veut vivre ici, travailler comme les autres, cotiser comme les autres. Le travail, ça compte.
Je parle pour les sans-papiers qui se cachent, Il ne faut pas se cacher, avoir peur. Il faut se montrer, il faut que vous veniez avec nous, rejoindre la bataille,
Quelqu’un seul ne peut rien faire. Il ne faut pas avoir honte. Moi, je suis sans papier, et je suis fière de moi, je suis fière de la bataille.