Nous travaillons dans le bâtiment, la restauration, l’agriculture, le nettoyage… Notre travail se voit, mais nous, les ouvriers sans-papiers, le gouvernement refuse de nous voir, de nous donner les droits de notre travail, de nous traiter en ouvriers du pays à égalité avec les autres et il nous persécute.
Alors nous avons décidé de faire la grève du travail pour les droits, pour une régularisation sur la base du travail.
Cette grève est un acte politique, parce qu’elle est sur des principes pour tous :
Le travail compte, l’ouvrier compte.
Le travail doit ouvrir aux droits de suite, pas dans 10 ans.
Abrogation de la loi Chevènement/Sarkozy
C’est une étape dans la bataille politique que nous menons depuis des années.
• Pour la régularisation par le travail et l’abrogation de la loi des 10 ans qui nous fait travailler sans droits pendant 10 ans avant de pouvoir travailler en règle ! cette loi est un vol et un mensonge d’état. Le gouvernement prétend traquer le « travail dissimulé », mais quand des patrons veulent nous embaucher car ils manquent de main-d’œuvre, la Préfecture refuse systématiquement.
• La régularisation par le travail, c’est bien pour tout le monde : pour les ouvrier(e)s qui sont enfin comptés comme les autres, et pour l’état qui va encaisser les cotisations patronales et ouvrières .
• Pour les droits de chacun dans le pays, pour tous ceux qui travaillent durement et qui sont méprisés et malmenés ; contre les tentatives de supprimer les droits du travail (on a bien vu par exemple qu’aucun droit essentiel n’était assuré dans le projet de constitution européenne.)
Gagner les papiers et les droits sur la base du travail, c’est gagner de l’air pour tous !
C’est faire avancer, dans les faits, l’idée que le pays est démocratique s’il prend en compte tous ceux qui y vivent et y travaillent ! C’st une idée positive du pays !
Notre bataille est politique, elle n’est pas politicienne. On s’est battus pour les droits contre Jospin/Chevènement/Chirac, contre Raffarin/Sarkozy/Chirac… On manifeste, on s’organise pour gagner de la liberté, (comme par exemple sur l’école), tout le temps, pas seulement en période électorale. On compte sur nous-mêmes, sur notre propre capacité à le faire.
Nous faisons le choix d’une grève du travail, et nous l’opposons à la grève de la faim. Pourquoi ?
• avec la grève du travail, nous montrons à tous ce que nous sommes : des femmes et des hommes debout, des ouvrier(e)s du pays qui doivent être comptés à égalité La grève de la faim montre les sans-papiers comme des misérables, à la charge de la société, qui demandent la pitié. Ca ne nous ressemble pas, ce n’est pas notre réalité.
• la grève du travail, c’est pour les droits pour tous, pour une régularisation générale sur la base du travail. La grève de la faim, c’est pour quelques-uns, des exceptions. C’est pour une régularisation sur la base de l’humanitaire, pas sur la base du droit et de l’égalité.
• La grève du travail, c’est une grève pour l’avenir, une grève de la bataille. Elle a déjà eu lieu : en Espagne, avec les grandes grèves des ouvriers sans-papiers espagnols depuis 2000, qui ont permis aujourd’hui la régularisation par le travail de plus de 600 000 sans-papiers. La grève de la faim, c’est une grève du désespoir, une grève qui ferme l’avenir en mettant en péril la santé du gréviste.
Nous appelons tous les sans-papiers et leurs amis à être présents ce jour-là. Tout le monde peut venir à notre manifestation du 22 Juin, jour de la grève. Les gens français ou étrangers, avec ou sans-papiers. Nous irons à la Préfecture, rencontrer le Préfet et lui remettre une lettre pour le gouvernement. Il n’y a aucun risque à venir à cette manifestation : les nombreuses manifestations que nous avons faites ont toujours été tranquilles, sans aucun ennui avec la police et autorisées par le Préfet.
Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis
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