T-O-Mirail Reynerie Bellefontaine Bagatelle Pradettes Faourette Lafourguette Mirail-Universite Basso-Cambo tous les quartiers
Accueil > Les Habitants > Les habitants prennent la parole > Les O.G.M.

Les O.G.M.

Article proposé le mercredi 1er juin 2005, par Marie-Laure


OGM : trois lettres qui donnent lieu à de nombreuses discussions. Mais qu’en est-il réellement ? Sont-ils un danger pour le consommateur et l’environnement ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble important de se doter de quelques informations techniques sur ce que sont les OGM et leur utilisation.
OGM, c’est l’abréviation d’Organisme Génétiquement Modifié. La création d’un OGM se fait par une technique de génie génétique : la transgénèse. Un ou plusieurs gênes provenant d’un organisme donneur sont transférés vers un organisme receveur et lui confèrent ainsi une propriété nouvelle. Donneurs et receveurs peuvent être soit un animal, soit une plante ou un microorganisme. On utilise le terme « transgénique » uniquement pour les plantes et les animaux.
Les OGM correspondent à des organismes ou des parties d’organismes vivants capables de se reproduire et de se disséminer dans l’environnement ; par contre, les produits dérivés comme l’huile ou la farine ne sont pas des OGM puisqu’ils sont incapables de se reproduire.

Bactéries et levures sont les premiers OGM créés dans les années 1970 par des laboratoires de recherche fondamentale dont le but initial était de comprendre les mécanismes de la génétique. Très vite, ces nouveaux organismes sont utilisés pour produire des composés d’intérêt thérapeutique comme l’insuline. Puis la recherche progresse et réalise la transgénèse chez le tabac en 1983. On fabrique les années suivantes des plantes résistantes à un herbicide , un insecte ; le premier maïs transgénique résistant à la pyrale ( insecte ) est obtenu en 1988 et autorisé à la commercialisation en France en 1997.
Actuellement, tous les OGM ne sont pas commercialisés : certains sont encore au stade expérimental comme l’arachide, la banane, le cacao, le café…D’autres sont en cours d’autorisation pour la production ( la betterave, le coton ). Il en va de même pour les OGM servant à la production de molécules d’intérêt médical.

La surveillance des OGM s’est mise en place depuis les années 1990 avec la création de nombreux organismes techniques ; on peut retenir la Commission du Génie Biomoléculaire et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA). Ils regroupent des scientifiques de haut niveau venant des laboratoires de recherche agronomique et médicale, des juristes, des représentants des industries utilisant les OGM. Ils ont pour mission d’évaluer les risques pour la santé des consommateurs et de l’environnement.

Voilà pour les bases techniques. En ce qui concerne les questions souvent posées à propos des risques pour notre santé et notre environnement, elles sont légitimes. Il est clair que les risques existent, et ce malgré la réglementation sérieuse en France. Modifier un être vivant pour l’améliorer ne se fait pas sans perturbation. Les risques d’allergies alimentaires à ces nouveaux fruits et légumes sont actuellement étudiés.
D’autre part, les espèces animales et végétales évoluent au fil du temps et au sein d’un même écosystème (espèces naturelles ou transgéniques). Personne ne peut encore prédire l’évolution du mélange des genres OGM et non-OGM . A noter que papillons et abeilles sont des insectes fragiles, ils sont déjà sujets aux agressions des produits chimiques que nous utilisons souvent.
On présente souvent les OGM comme acteurs de la réduction de la biodiversité : mais la création d’OGM fait voir le jour à de nouvelles espèces, donc augmente la biodiversité. En revanche, les espèces sauvages étant bien souvent moins productives, elles disparaissent car beaucoup d’entre nous s’en désintéressent au profit d’espèces ayant un plus fort rendement. Ce phénomène n’est pas nouveau, il est apparu en même temps que la société de consommation dont les maîtres-mots sont rendement et productivité. Il est d’ailleurs intéressant de constater que depuis quelques années, nous sommes nombreux à découvrir ou redécouvrir des espèces sauvages certes non-productives, mais riches en intérêt médicinal ou gustatif ! Si les OGM n’avaient pas été inventés, peut-être que certains d’entre nous ne se seraient pas intéressés à leur environnement pour apprendre qu’il existe 80 variétés de tomate, 150 de basilic, environ 200 de blé tendre !

En ce qui concerne les OGM « thérapeutiques », leur intérêt est incontestable puisqu’ils permettent de soigner des malades autrefois voués à des espérances de vie très courtes, voire condamnés : par exemple les gens malades de la mucoviscidose, du diabète. En revanche, leur utilisation comporte un risque important à mes yeux : les plantes-vecteurs utilisées pour fabriquer insuline, produits sanguins, etc. sont des plantes comestibles comme le tabac, le maïs. Il serait nettement moins dangereux de les remplacer par des plantes non-comestibles par les hommes ou les animaux. On imagine aisément ce que pourrait donner dans un silo le mélange de maïs alimentaire avec du maïs produisant de l’insuline…

Un argument donné par les contestataires des OGM est la dépendance des agriculteurs au système économique des semenciers vendeurs d’OGM. Mais elle est la même qu’avec les semences non-OGM. Beaucoup de fruits et légumes rentrant dans le circuit de commercialisation classique en France subissent des traitements d’ionisation visant à améliorer leur conservation et à éliminer des bactéries pathogènes. Ce procédé a aussi un aspect négatif qui n’est autre que la stérilisation des semences que les agriculteurs doivent donc racheter chaque année.
Les OGM peuvent-ils réellement résoudre les problèmes de famine dans certaines parties du globe ? Ils ne constituent à mon avis qu’une maigre contribution pour aider les populations concernées. Le riz doré enrichi en vitamine A qui était censée diminuer la cécité n’a pas prouvé son efficacité. La malnutrition étant due à de multiples carences, l’apport de vitamine A est largement insuffisante. La liste des vitamines est longue : B1, B2, B12, C, D , K, E, PP et les vitamines ne sont pas non plus les seuls éléments indispensables à une bonne alimentation. Il faudrait alors multiplier les OGM pour leur assurer une alimentation complète ; vient ensuite le problème de l’acheminement de ces OGM. Nous savons tous que les pays défavorisés ne possèdent pas de réseaux de transports ni d’infrastructures comparables aux nôtres, voire pas d’infrastructure du tout !

Pour les OGM ou contre les OGM : difficile d’adopter une position aussi manichéenne puisqu’il existe beaucoup d’arguments dans chaque camp. Une chose est sûre : un retour en arrière vers une agriculture et une médecine sans OGM est impossible.

Quelques liens vers des sites intéressants :

Répondre à cet article

Contact | SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | Florence Corpet, webmaster