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La France sans toit !

Article proposé le mardi 6 mars 2007, par Jean-Pierre Nizet


La question du « mal logement » occupe depuis de nombreux mois les colonnes de ce journal. En mai 2005, nous vous avons alertés sur l’inapplication de l’article 55 de la loi « Solidarité et Renouvellement Urbains » qui oblige les communes au seuil minimum de 20 % de logements sociaux locatifs (Sept n°110).

Aujourd’hui, nous savons que 154 communes sur plus de 700, soumises à la loi SRU n’ont engagé aucune construction sociale sur la période triennale 2002-2005. Pour faire court, un tiers des communes applique la loi, un tiers l’applique à moitié et un tiers ne l’applique pas.
Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre parle d’une pénurie de 800 000 logements en France dont 400 à 500 000 logements sociaux. Rien que sur la région parisienne, 320 000 personnes sont dans l’attente de logement social.

Si la crise du logement est générée principalement par la spéculation, elle démontre aussi la faillite du politique. L’incapacité régulatrice de l’état, voulue ou non, ouvre sans cesse davantage de terrain au marché, à la libre concurrence, à la loi du plus fort et conduit par là même au triomphe de l’inégalité.

Dans un village audois, un romancier à succès vient de s’acheter une rue afin de ne pas souffrir de la présence de voisins. Il vient séjourner dans une de ses cinq maisons au mieux quinze jours par an.
Aux Castalides, à la Reynerie, allez-y voir, on entasse des familles dans un 30m2 insalubre.

La crise du logement illustre de façon révoltante le processus inégalitaire et l’inertie de ceux qui nous dirigent quand ils n’encouragent pas les opérations spéculatives.

Des travailleurs qui ne trouvent plus à se loger faute de place dans le parc social et de garanties suffisantes pour des bailleurs privés toujours plus exigeants, des étudiants qui louent des chambres de bonne de moins de 9m2, des locataires qui paient leurs loyers depuis des années et qu’on expulse loin de leur lieu de vie et de leur travail par le jeu scandaleux des ventes à la découpe.

En ces temps électoraux, il nous faut exiger le durcissement de la loi SRU sur le plan financier avec le renforcement des pénalités - 150 € par logement manquant, c’est ridicule ! -, exiger l’inéligibilité pour tout élu qui délibérément se soustrait à la solidarité nationale, exiger l’application de la loi de réquisition (22 000 logements vacants à Toulouse, 2 000 000 en France) …

Nous attendons des actes politiques, pas des slogans.
En 1995, souvenez-vous, le mot d’ordre était de réduire la « fracture sociale ».
Aujourd’hui, la France d’en bas est une France sans toit !

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