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Au revoir

Article proposé le jeudi 24 avril 2014


Partir c’est mourir un peu !
Cet adage que nous connaissons s’applique-t-il toujours à toutes les situations ?
Il y a deux ans, Toulouse-Ouverture lançait appel pour avoir un nouveau directeur.
Comme il était de tradition, il fallait un pasteur.
Qui aurait pu croire et penser que ce serait du fin fond de l’Ariège qu’il viendrait ?
Quittant sa verdure et ses montagnes, ce jeune pasteur allait se lancer dans l’aventure.
Oui venir à TO7 est une aventure !
Bien plus qu’une aventure c’est une expérience profonde et vivifiante.
En venant à TO7 j’ai découvert ce que les mots service et accompagnement signifiaient profondément.
Il ne s’agit pas ici d’être dans une action charitable, venir travailler avec les « pauvres et les malheureux » mais il s’agit bien de venir à la rencontre des habitants d’un quartier populaire, se laisser rencontrer par eux et surtout s’accueillir mutuellement.

Partir c’est mourir un peu !
En venant dans ce lieu atypique au cœur de la Reynerie, rencontrer cette vie qui veut vivre malgré tout, malgré la misère, l’exclusion, le rejet et la méfiance, c’est une sorte de résurrection. C’est retrouver une vie que l’on ne soupçonnait même pas et c’est se laisser transformer par l’Autre que l’on rencontre, quel qu’il soit.

Quand il faut partir, il faut savoir partir et laisser l’aventure continuer pour d’autre.
Pour moi il ne s’agit pas de mourir un peu en partant même si tous ces visages, tous ces parcours de vie, toutes ces rencontres et tous les accueils faits et reçus me laissent le goût amer du manque. Il ne s’agit pas de mourir un peu mais c’est d’être plus vivant que jamais.
Quoi de plus vivifiant que de toucher au cœur de l’humanité et de ce qu’elle a de plus beau ?
Certes les situations rencontrées n’étaient pas toujours radieuses, loin de là, mais comment ne pas être transformé par l’espérance qui est là malgré tout, comment ne pas être transformé par la générosité de ceux qui n’ont plus rien à donner mais qui donnent quand même ?

Partir c’est mourir un peu !
Aujourd’hui je pars, aujourd’hui je meurs un peu mais je meurs à quelque chose et mon passage à TO7 m’aura permis de ressusciter à autre chose, à une vie authentique faite de rencontres, de dialogues, de partages et d’humanité.
Je souhaite que Toulouse-Ouverture reste ce lieu vivant au cœur des morts que notre société connaît et produit parfois.
Tant que des lieux comme celui-ci existeront l’humanité aura un espoir.
C’est la conviction qui continue de m’habiter, c’est ce qui me permet de rester vivant.
Je remercie tous ceux qui m’ont permis de vivre cette expérience et cette aventure.

Et si partir c’est mourir un peu, alors je ne pars pas, je m’éloigne juste, car ma pensée et un peu de moi-même sont restés à la Reynerie.

Merci à vous tous.

Christophe Cousinié

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