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Avec la bataille pour les droits, on dépasse la question des papiers

Article proposé le jeudi 14 octobre 2004, par Houaria et Houari


Houaria :
La loi des 10 ans, c’est injuste. 10 ans sans droit !
Des tas de gens ont des enfants ici. Cette loi permet d’expulser quelqu’un qui a des enfants ici. Même si sa femme a des papiers et lui non, il lui faut partir, laisser les enfants ici, c’est une famille qui se déchire.

Nous, nous avons demandé l’asile politique. Depuis presque 3 ans, on habite à l’hôtel. Ils paient l’hôtel, nous aident, mais ça nous fait attendre pour rien. Ca donne de l’espoir aux gens, et après, quelqu’un qui est habitué à la société française, on lui dit : « Vous n’avez rien à faire ici ! » Les enfants par exemple, ils sont habitués à la scolarité française, à l’enseignement français, et du jour au lendemain, ils doivent partir. Ca perturbe les enfants.
Des gens qui travaillent, qui contribuent au développement du pays, du jour au lendemain, quand leur récépissé s’arrête, ils se retrouvent hors la loi, persécutés par la police et les contrôles.

Moi, je suis fille unique. Ma mère est là, seule, âgée. Dans la société française, les personnes âgées sont souvent seules, ce n’est pas bien pour elles. Le fait qu’on essaie de rassembler la famille, de faire en sorte qu’elle soit unie, ça ne compte pas pour le gouvernement

Pour les ouvriers, leurs droits sont bafoués, pas seulement pour les sans-papiers, qui n’ont aucun droit, ni logement, ni Sécu, ni retraite… Mon beau-père et là depuis 54, il a ses papiers, mais il a très peu de droits. Il est usé par le travail, il ne peut plus fermer ses mains, elles sont rongées par la gale du ciment, toutes déformées. Il a donné pour ce pays, mais il n’a rien en retour.
Avec la bataille pour les droits, on dépasse la question des papiers. Un ouvrier en France, il est mal traité.

Pour la question du logement aussi. Ici, à Reynerie, il y a des immeubles qui sont bien, propres. Ils veulent les détruire pour disperser les gens, mais il suffirait de les remettre en état, et ça ferait des beaux logements pour tous ceux qui en ont besoin, qui vivent dans des conditions lamentables, dans des petites pièces.
L’argent dépensé pour détruire et reconstruire, j’appelle ça un gaspillage. A la place, il aurait fallu faire un autre projet, pour les jeunes. C’est de l’argent perdu.
Ils disent qu’il y a un déficit de la Sécu, et ils veulent faire payer les gens pour se soigner, mais ils gaspillent l’argent ailleurs.

Houari : Viendra un moment, seuls les gens riches pourront se soigner. Les pauvres, eux, vivront au minimum. Ils ont déjà augment le loyer, l’électricité, tout.

Houaria : Il faut se battre, être solidaires ; dire qui on est, contester ces lois, ne pas se laisser faire. Il faut demander les droits, pour tout le monde.

Houari : Je dis aux gens qu’il faut être solidaires, se ressembler, s’opposer à ces lois qui ne touchent que les pauvres, les ouvriers.
Le travail du collectif, c’est quelque chose de bon, pour les citoyens, sans papiers ou avec papiers, pour améliorer le quotidien, défendre les droits.

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