COMMUNIQUE de la Ligue des droits de l’Homme, section de TOULOUSE
Toulouse, le 30 novembre 2007
Des quartiers d’habitat social de nos villes viennent à nouveau de connaître des épisodes de violence, marquant ainsi leur situation d’extrême détresse sociale et l’échec de l’action publique visant à les réintégrer dans le droit commun de notre République.
C’est le cas, aussi, à Toulouse où M. le Maire vient de déclarer à la presse locale qu’il était temps de « sortir du droit républicain », qu’il prônait « des arrestations sans procédures », estimant que « tant qu’on sera dans les moyens de droit ordinaire, le droit sera piétiné ».
La section toulousaine de la Ligue des droits de l’Homme s’indigne que de tels propos aient pu être tenus par un élu de la République, premier magistrat de sa ville, appelant ainsi à transgresser la loi et ouvrant la voie à des pratiques d’exception.
Elle appelle Monsieur le Maire de Toulouse à revenir à pus de sérénité dans ses propos, afin de contribuer à faire baisser une tension toujours évidente dans les cités toulousaines.
Enfin, elle souligne que, fidèle à son discours simplificateur et à sa posture exclusivement autoritaire, le Président de la République, au mépris de l’indépendance de notre Justice, vient de qualifier lui même la nature pénale des actes commis et n’ouvre que des perspectives répressives et sécuritaires à ces évènements.
Cette position, fondée sur le « tout sécuritaire », n’amènera certainement qu’à consolider les positions les plus extrêmes de nos certains de nos concitoyens et s’entête à ne pas vouloir traiter les difficultés sociales que nous connaissons dans toutes leurs composantes, au prix de toujours plus de drames humains et de risques de dérive politique.