Dernier ajout : 3 juillet 2008.
Eric Woerth, ministre du budget, osait déclarer il y a peu : « L’insécurité professionnelle est un moteur qui vous fait dire, il faut que je prouve, que je rende des comptes, rien n’est acquis, tous les jours il faut acquérir ». De son côté, Madame Parisot, présidente du Medef, se distinguait avec cette formule désormais proverbiale : « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »
(lire la suite)D’un côté les sanctions contre les chômeurs qui se multiplient, de l’autre la valeur travail qui s’effrite : petits boulots mal payés, harcèlement moral, menace sur les travailleurs sans papiers… Pour une partie de plus en plus grande de la population active le travail ce n’est pas la santé. « La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » demandait Laurence Parisot, patronne du Medef. Mais quand le
travail devient précaire et aléatoire c’est toute la vie qui part en miettes. Et la société qui se
désagrège. Enquête.
Sandra, 36 ans, travaille depuis deux ans comme intérimaire dans la restauration collective. « L’intérimaire c’est la main d’œuvre corvéable à merci. On se fait exploiter par les gérants et par les autres employés qui nous laissent systématiquement le sale boulot. Certaines grandes sociétés de restauration n’hésitent pas à embaucher un maximum d’intérimaires alors qu’à priori ça leur revient plus cher. »
« Par peur de ne pas être repris, les intérimaires sont prêts à accepter n’importe quoi. Si on se contente (...)