il faut décider ensemble ce que nous allons faire pour sortir du désespoir et des mensonges
Actuellement, la CGT fait courir le bruit qu’avec un contrat de travail, on est régularisés.
Une autre association explique que quelques uns vont être régularisés à Toulouse (une trentaine), « les bons dossiers » comme ils disent, alors ils provoquent « le chacun pour soi », chacun voulant être devant l’autre, au lieu de travailler à l’unité et à la force pour tous.
Tout ça, c’est dangereux : la loi CESEDA n’a pas changé, il n’y a aucune circulaire de régularisation par le travail. Bien au contraire : les expulsions n’ont jamais été aussi nombreuses (au moins 26 000 cette année).
D’ailleurs, si vous réfléchissez, vous le verrez bien : vous connaissez tous des ouvriers expulsés alors qu’ils avaient un contrat de travail. Si vous-mêmes, vous avez essayé d’avoir les papiers par le travail, vous connaissez le parcours : il faut un patron qui vous fait un CDI, puis qui paie 1000 euros à la préfecture pour vous prendre. L’inspection du travail vérifie. Tout ça, c’est déjà très dur à trouver, surtout maintenant, surtout dans nos métiers, où la plupart des gens en règle sont en intérim ou en CDD. Mais même si on a tout ça, il y a toujours un papier qui manque, jusqu’au jour où la PAF débarque chez vous ou sur votre chantier pour vous expulser.
C’est pourquoi nous disons qu’il n’y a pas de régularisation par le travail, et que la CGT ment quand elle dit qu’il y a des critères officiels.
Mais à cause de ces mensonges, les gens s’épuisent et se désespèrent : on voit beaucoup de sans-papiers faire n’importe quoi, courir à droite à gauche d’une association à une autre. On en voit se livrer à la préfecture, donner tous les renseignements en croyant avoir les papiers, et se retrouver dans l’avion. Certains se croient protégés parce qu’ils ont déposé un dossier et se retrouvent expulsés ; d’autres confondent un récépissé de dépôt de dossier et une autorisation provisoire de séjour. On voit des gens démunis, qui ne comprennent plus rien, qui croient les marchands de rêve, et se retrouvent devant la préfecture comme les moutons de l’Aïd sous le couteau du boucher.
Il faut arrêter de rêver, comprendre que le gouvernement ne va pas régulariser, qu’il ne va pas respecter l’ouvrier, arrêter de taper sur les plus pauvres par magie. Il y a mieux à faire que de gaspiller ses forces : Il faut se réveiller et réagir. Il faut se rassembler et se battre ensemble pour les droits. C’est dur, mais on n’a pas le choix.
Le coup de la CGT et du gouvernement, c’est aussi pour casser les collectifs d’ouvriers sans-papiers, ici comme à Paris, c’est fait pour diviser les gens, casser le « pour tous », en racontant des salades sur la régularisation, en soutenant la loi CESEDA sur le fond ; comment cette loi de « l’immigration choisie » peut–elle être bonne ? On est des ouvriers, pas des tomates ! Qui va s’en sortir là-dedans ?
On vit ici, on travaille ici, le seul choix possible, c’est que l’état reconnaisse ça, et nous donne les droits de notre travail. C’est ça la régularisation sur la base du travail, c’est reconnaître que l’ouvrier, celui ou celle qui travaille, forme la colonne vertébrale du pays. Au contraire, dans ce qu’en ont fait la CGT la préfecture et les patrons, l’ouvrier est invisible, il n’existe plus. C’est un malheureux, qui, pour eux, peut « mériter » parfois une carte de quelques mois, au cas par cas. Nous, on veut les droits, pas la charité ! Ce qui compte, c’est le principe POUR TOUS. C’est un principe de justice et d’égalité, un principe de respect.
Il y a de l’espoir : la CGT et le gouvernement ont peur des collectifs, parce qu’ils sont la preuve que les ouvriers peuvent s’organiser ensemble, compter sur eux-mêmes et sur leurs amis, en dehors de l’état et des partis, pour tous et pas pour quelques-uns. Ça c’est une vraie force, la seule qu’on puisse avoir et faire, qui nous donne le courage de tenir, la confiance en nous-mêmes et dans les autres.
VENEZ A LA REUNION PUBLIQUE POUR DECIDER ENSEMBLE DE LA BATAILLE POUR LES DROITS POUR TOUS !
Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis
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