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Elisabeth

Article proposé le mardi 25 septembre 2001


Ce n’est pas un coup de cœur ni un coup de gueule, peut-être un coup de blues.
Nous changeons de mois aujourd’hui et je ne savais plus ni le jour ni l’heure.
Le vendredi 21 septembre, j’étais en ville et je n’ai ressenti que l’angoisse (en rentrant à pied jusqu’au Mirail) de savoir si Marie, ma fille, était blessée ou pas.

Egoïste ? je ne sais pas, réflexe de maman.
Mais depuis une semaine, j’ai pénétré au cœur de mon quartier et j’ai découvert l’angoisse, la peur, j’ai découvert des familles démunies devant l’ampleur des dégâts, des enfants silencieux et traumatisés, accrochés à leur maman.

J’ai découvert des familles cloîtrées n’osant plus sortir ou au contraire des personnes errant toute la journée dehors angoissées à l’idée de rentrer chez elles.
J’ai découvert de la révolte, de la colère…
J’ai découvert des solitudes antérieures au 21 septembre.
J’ai mal pour mon quartier.

Mais j’ai aussi découvert des bénévoles généreux, dévoués et démunis devant cette « misère » morale.
J’ai aussi découvert des portes grandes ouvertes pour nous accueillir, des petits et grands miracles, de l’entraide.

De tout mon cœur, je souhaite que le meilleur, qui est né au sein de cette catastrophe, permette des liens réels, chaleureux dans notre quartier meurtri.
Le Mirail, ce n’est pas que les voitures volées et brûlées, il y a un Mirail caché et ensoleillé.

Elisabeth de la Reynerie

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