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La Scopados a 10 ans !

Article proposé le mercredi 12 janvier 2005, par Omar


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Ici comme ailleurs, le journal du Mirail
Conçu et réalisé par les jeunes de Scopados.

La Scop, c’est la ScopAdos, autrement dit la Société Coopérative Ouvrière de Production mise en place pour les adolescents dans le quartier de la Reynerie. Une Scop, c’est une structure au statut d’entreprise autogérée au sein de laquelle un salarié compte pour une voix.
La Scopados, on s’en doute, est une Scop d’un genre nouveau.

En 1992, le projet ScopAdos a vu le jour au sein de Mouvance et Réseaux Villages (MRV). Le Ministère des Affaires Sociales et de l’Intégration propose à MRV d’enquêter sur des sites donnés. Ceux-ci devaient avoir fait l’expérience de démarches originales dans l’esprit du projet« ScopAdos » dont l’objectif était triple : repérer les problématiques concernant les jeunes âgés de 12 à 16 ans ; ouvrir pour eux de nouvelles pratiques socio-éducatives s’appuyant sur une pédagogie active ; et la création de lien social par le biais d’une mise en œuvre d’événements locaux.

Au même moment ou presque, à Toulouse, les éducateurs de l’ASEM (Association Socio-Educative du Mirail, créée au tout début des années 80) repèrent un « flottement » sur la tranche des 12/16 ans du quartier : ils ont une forte demande de loisirs et peu d’offres y répondent. Comme l’explique Brigitte, l’une des éducs « historiques », « les loisirs auxquels les jeunes aspirent sont très chers. La Scop peut se mobiliser sur les projets qui y sont liés et ainsi permettre de les concrétiser ou du moins de les payer en grande partie. » Attention, les projets sont, comme elle le dit, « soumis à un principe de réalité. » C’est-à-dire qu’on ne les aide pas à monter quoi que ce soit qui ne soit pas rattaché à une structure et qui soit seulement ludique ou consommateur. Car le but de la structure n’est pas de préparer une insertion professionnelle. « La démarche est citoyenne, explique Brigitte. Elle leur permet de développer des valeurs collectives, de coopération et de respect. On veut leur permettre de s’ouvrir vers un monde inconnu et faire la chasse aux représentations erronées. » Et cela, on le comprend bien, est valable des deux côtés : contribuer à changer l’image d’un quartier dit « sensible » auprès de ceux qui ne le connaissent que de loin va de pair avec un regard différent des habitants du quartier sur ce fameux « monde inconnu ».

Alors, comment fonctionne la Scop ? En bref, elle consiste en un développement de partenariats. Ils peuvent être économiques avec, par exemple, des acteurs privés comme la Semvat pour laquelle les jeunes de la Scop ont réalisé une maquette (c’était leur première commande, en 1995, et elle a valeur de symbole). Parfois, c’est la Scop elle-même qui offre ses services comme quand les jeunes réalisent des jouets en bois pour Noël.

Ces partenariats peuvent aussi avoir une valeur éducative : ainsi lorsque la Scop monte des projets avec les collèges du quartier. Comme le dit Brigitte, « nos jeunes sont bien repérés ! ». Et contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, pas parce qu’ils entrent dans la fameuse - et pratique - case des « jeunes à problèmes »…

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Malika, une « ancienne » de la Scop

Malika a un grand sourire, limite morte de rire. Comme on parle un peu de sa vie dans le quartier, elle raconte qu’il y a deux jours, elle a regardé une émission du toujours très politiquement correct Jean-Luc Delarue consacré aux filles des cités et que ça l’avait déjà bien fait rire. « Je ne m’y suis pas du tout reconnue. » Manifestement, tous les fantasmes à propos du Mirail où elle a toujours habité, ça ne la touche pas. Il est vrai que du haut de ses 22 ans, et alors qu’elle attaque sa 5e année de comptabilité, Malika fait bien mentir les clichés habituels. Pour elle, « le Mirail, c’est un grand petit village ! » Un « village » où elle a fait ses classes, au collège de la Reynerie puis au lycée Polyvalent. En 4e, elle apprend l’existence de la ScopAdos. « C’était avec le foyer du collège, pour un stage d’équitation d’une semaine. »

Elle est restée à la Scop qui, entre autres choses, l’a aidée à financer son Bafa (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur), diplôme grâce auquel elle a pu travailler lors des vacances scolaires et ainsi payer ses études.
Et aujourd’hui, alors qu’elle a assez largement dépassée l’âge de péremption (16 ans), la Scop est toujours présente dans sa vie. « C’est Brigitte qui a décidé d’organiser un gros truc pour les 10 ans, explique Malika. La Scop venait de traverser une crise et l’anniversaire était une super occasion de ressouder l’équipe. » Malika intègre alors un groupe d’une dizaine de personnes, chargées de l’organisation. « J’étais responsable des affiches et des invitations. On a fait notre première réunion en mai, puis une grosse en juin, avant les vacances pour contacter tous les intervenants. » Parmi lesquels 2 groupes de rap, 1 chanteur, 1 groupe de danse… « Ensuite, poursuit-elle, on s est tous retrouvés en septembre pour les derniers réglages avant la fête, en octobre. » A l’arrivée, 200 personnes se sont réunies pendant toute une journée à Mondonville, autour de différentes activités terminées en beauté par un gâteau géant. « Et ce n’est pas fini ! On a encore des réunions pour finaliser notre projet de monter un film sur cet anniversaire, pour montrer à ceux qui n’étaient pas là. »

L’enthousiasme de Malika est intact. La preuve ? « Pour les 20 ans, si je suis là, je viens ! » L’effet ScopAdos n’est pas prêt de s’atténuer…

Scopados, ASEM

2, Cheminement Cambert

31100 TOULOUSE

Tèl : 05.61.76.16.13

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Journal du festival Ca bouge encore.
Conçu et réalisé par les jeunes de la Scopados
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