Lors des entretiens menés dans le cadre « du diagnostic partagé » du DSU, beaucoup d’habitants ont exprimé « leur raz le bol des actions d’éducation à la santé, notamment autour de l’alimentation, jugées stigmatisantes et culpabilisantes » explique l’enquêtrice Anne-Laurent Becq. Pourtant la mauvaise hygiène de vie et son corollaire de maladies : hypertension, diabète… font des ravages au Mirail.
« Quand j’ai commencé à travailler dans le quartier et que les contrôles de glycémie atteignaient les 2 grammes chez des patients diabétiques, j’étais affolée, je voulais tout de suite les faire hospitaliser, se souvient Hélène Viala, infirmière à la Fourgette. Maintenant je reprends les conseils alimentaires et quand la fois suivante, je trouve 1,8 g, je suis contente. »
« Ici, c’est comme au bled, on rencontre beaucoup de maladies cardio-vasculaires liées à une alimentation trop riche, poursuit sa collègue Soraya Haddad Aït Said installée à la Reynerie. Mais on ne peut pas radicalement modifier des habitudes ancestrales. Il faut y aller progressivement, par petites touches. »
Infirmière d’origine algérienne, Soraya a paradoxalement choisi l’activité libérale pour faire de l’éducation à la santé : « sur le quartier, il y a vraiment de quoi faire entre les personnes âgées à qui il faut expliquer le traitement parce qu’elles n’osent pas poser les questions au médecin, et toutes les maladies cardio-vasculaires. » Tout repose cependant sur la bonne volonté des professionnels libéraux car l’éducation à la santé n’est pas un « acte » côté, donc pris en charge, par la Sécu.