C’est un projet de loi aussi vieux que toutes les promesses électorales que des générations ont entendu élections après élections.
Bien entendu, outre les grandes décisions économiques nécessaires au bon fonctionnement du pays, il est parfois nécessaire de promettre un changement sociétal ou plutôt un changement de la compréhension que nous avons de vivre et de participer à la vie de notre pays.
Ainsi, c’est régulièrement que reviennent sur le devant de la scène, avant de repartir au fond des cartons poussiéreux, des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, ce projet de permettre aux étrangers de voter aux élections locales.
Après, tout ne serait-il pas normal que tous ceux qui payent des taxes locales, qui par la TVA qu’ils payent pour n’importe quel de leur achat, ou par le simple fait qu’ils participent à la vie économique de la France, puissent aussi participer à sa vie politique.
N’est-il pas normal que tous ceux qui participent à l’effort économique participent à l’ensemble de la vie du pays ? N’est il pas normal que tous ceux qui donnent de leur travail et de leur argent puissent dire où et comment cet argent est utilisé ? Et n’ont-ils pas le droit, eux qui par leur bras et leur consommation participent à la construction du pays, de contribuer à la construction de la société qui habite ce pays ?
De quoi avons-nous peur ?
Peur qu’un lobbying intégriste arrive à prendre le pouvoir ? Peur que le vote communautaire prenne le dessus ? Peur de perdre une certaine souveraineté ?
Je connais beaucoup de lobbying, certains sont économiquement intégriste et sont pourtant au pouvoir !
J’en connais qui sont puissant et qui pourtant n’arrivent pas à rassembler autant de suffrages que j’ai de doigts !
Je connais des communautés qui rêvent de pouvoir mais qui ne restent que dans le domaine du folklore ! Je connais des communautés plus ouvertes à l’autre que refermées sur un nombril breton, corse, basque ou auvergnat !
Je connais même des présidents de la République qui ont un nom qui ne cache pas son origine lointaine.
Toutes ces peurs ne sont que des fantasmes, car notre pays n’est pas celui d’une race mais d’un peuple qui se construit.
Il s’est construit depuis des siècles par le mélange de tous les peuples qui l’ont traversé.
Finalement la question à se poser est : qui est l’étranger ?
Fut un temps où celui du village voisin été celui dont il fallait se méfier.
L’étranger c’est peut-être celui qui est en dehors de nos frontières ? Mais elles aussi changent. Il y a peu de temps Nice était encore une terre étrangère. Il y a peu de temps un belge ou un allemand été un étranger et aujourd’hui nous sommes tous européens et tous peuvent voter pour et être élus au conseil municipal de leur commune.
Qui est l’étranger qui n’aurait pas le droit de construire avec moi un avenir que nous avons d’ores et déjà en commun ?
Et si nous affirmions avec Pierre Bayle être des « citoyens du monde », égaux dans nos droits ici comme ailleurs ?
Le droit de vote des étrangers sera-t-il un jour une réalité, je le souhaite au nom de la justice, et de l’égalité de tous les humains.