5 rue du stade, un petit immeuble en apparence tranquille, à deux pas de la mairie de Cugnaux. Pourtant à l’intérieur la colère monte. A la tête de la rébellion, Malika Martinez s’indigne. « Depuis 2002, la direction départementale de l’action sanitaire et sociale (DDASS) a constaté des anomalies dans le réseau de distribution et d’évacuation d’eau. Le propriétaire a été mis en demeure de faire les travaux mais rien n’a bougé. »
Arrivée dans l’immeuble il y a moins de deux ans, Malika a découvert peu à peu l’état de délabrement : l’humidité dans toutes les pièces, les plafonds et les balcons qui s’effritent, l’eau du robinet de couleur plus que douteuse. Elle porte plainte en avril 2006 et une nouvelle enquête de la DDASS révèle que l’eau du robinet de son appartement dépasse de près de 4 fois la teneur en fer maximale autorisée.
Un mois après, la foudre s’abat sur l’immeuble ou plus exactement sur un boîtier électrique extérieur non protégé. En intervenant pour éteindre l’incendie, les pompiers découvrent une installation électrique vétuste complètement dépourvue de prises de terre.
Le fils de Malika a failli s’électrocuter en changeant une ampoule. Chez sa fille, qui habite l’appartement en face, le plafond tombe par petits morceaux. Chez Sarah, la voisine, une seule prise électrique fonctionne encore pour alimenter la cuisine et le salon. Les plafonniers sont hors d’usage. Quant à la salle de bain, elle est inondée 2 à 3 fois par semaine. Nadya, une autre voisine, a retrouvé ses murs couverts d’asticots en rentrant de vacances.
Le 22 juillet 2006, la mairie a mis en demeure le propriétaire de procéder aux travaux les plus urgents (eau, électricité, cuve de fioul) dans un délai d’un mois. Fin février 2007 les travaux n’ont toujours pas commencés. Les locataires attaquent le propriétaire en justice mais en attendant le jugement ils sont tenus de continuer à payer leur loyer. Malika verse chaque mois près de 600 € charges comprises pour 65m2 insalubres.