Dans le cadre du GPV, l’espace public situé à la croisée de Reynerie et de Bellefontaine va se transformer radicalement pour accueillir la future bibliothèque du Mirail. Conséquence annexe de cette opération urbaine, les locaux de la CGT et du Secours Catholique sont appelés à disparaître. Retour avec André Hanus, habitant de la Reynerie et membre du Secours Catholique, sur ce lieu « symbolique » qui va être démoli.
« Ce petit bâtiment rectangulaire, tout en béton, a tout d’abord été le bureau de vente de la Résidence du Lac, puis c’est devenu la mission locale et la maison du droit et de la justice, ensuite, un foyer d’activités pour les jeunes, et enfin, après avoir été squatté, la municipalité l’a remis en état pour accueillir à la fois le Secours Catholique, initialement installé sur la dalle, et la CGT. »
André est arrivé au Mirail en 1974. Depuis 1997, il s’est engagé au Secours Catholique par conviction religieuse et pour une retraite très active. Engagé mais pas sectaire, André tient d’ailleurs à rappeler que la cohabitation Secours catholique et CGT s’est toujours bien passé. « On vit en bonne intelligence, on se donne des coups de mains d’autant que nous sommes sur les mêmes problématiques sociales. »
Au Secours Catholique, André fait partie des cinq bénévoles qui assurent la permanence. « Dans ce lieu, l’accompagnement des familles est très large, on traite de problèmes divers : endettement, santé, aide à la parentalité, alphabétisation, vacances des enfants… L’explosion des prix des biens de première nécessité alors que les minima sociaux n’ont pas été relevés explique pourquoi plus de 80 familles viennent chaque jeudi à la distribution alimentaire de la permanence. Pour pallier tant bien que mal cette urgence sociale et au manque de moyens humains, nous demandons aux personnes que nous recevons d’aider elles-mêmes les autres. »
Peu à peu, André constate la ghettoïsation du quartier. « Ce qui tue le Mirail c’est la non mixité. » Mais en tant que chrétien, André se refuse d’abandonner le chantier permanent de l’espérance. Cette espérance est incarnée aujourd’hui par les jeunes femmes du quartier : « Elles représentent aujourd’hui une véritable force, ce sont elles qui vont faire bouger les choses. »
Pour ce qui est de la présence du Secours Catholique dans le quartier, la situation reste très confuse. « Une seule chose est sûre : nos locaux vont être détruits. Comme nous souhaitons rester sur le terrain pour être au plus près des besoins, il est question de nous loger dans des algécos mais ça c’est moins sûr… »