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etre citoyen aujourd’hui ?

Article proposé le mardi 8 juillet 2014


La question de la citoyenneté, du politique, du système de représentation ou participatif ont été évoqué dans ces échanges autour du thème de la citoyenneté. Toute une vision des choses qui traduit ce que l’un des intervenants a qualifié de « savoir populaire », ce savoir qui n’a pas forcément conscience de lui-même.

Être citoyen, c’est quoi ?

  • La citoyenneté a toujours arrangé les pouvoirs politiques quel que soit le parti. Est-il utile de voter ? Je n’attends rien de ces élections malgré qu’il y ait eu des avancées autour du logement social. Mais ce que je regrette, c’est que même la politique que prônent les verts, c’est que même la politique du logement social soit orientée vers le quantitatif et ne s’attache pas au qualitatif. On détruit à Reynerie, Empalot et on remet dans les mêmes conditions de vie les mêmes personnes mais dans de nouveaux logements. Ça n’a pas de sens.
  • La difficulté de notre époque c’est que le monde a complètement changé. Les institutions n’existent plus (droite, gauche…). Dans les années 80, ce qui était moteur c’était « qu’est-ce qu’on fait au nom des gens ? ». Les gens étaient au centre, chaque habitant comptait de façon inconditionnelle. Il avait le droit à l’éducation, à la santé et à la nourriture. Aujourd’hui, ce n’est plus le boulot de l’Etat. On est dans un Etat sans peuple. On te parle du chômage et pas du chômeur et de comment il va vivre.
  • Être citoyen ce n’est pas qu’un bulletin de vote.
  • La question de la citoyenneté c’est comment faire valoir sa volonté ? Même en ayant conscience de nos capacités, il faut encore les faire valoir.
  • Les gestes du quotidien sont des actes politiques.
  • Lors d’un match de football, les adversaires s’affrontent dans un équilibre et le respect. Je n’ai pas fait polytechnique, mais je vois qu’il y a un énorme déséquilibre, d’un côté les citoyens, de l’autre les politiques.
  • Dans la société civile, on a tous une force d’intelligence avec la conviction que nous pouvons apporter quelque chose.
  • La notion de Peuple en tant que couche sociale structurée n’existe plus aujourd’hui. Ce n’est plus une couche sociale. Ce n’est pas la majorité qui fait la vérité.
  • Comment faire pour que les politiques n’aient plus le choix de ne pas nous écouter ? On est maître de ses choix seulement le jour où on met le bulletin dans l’urne. Il faut faire de la politique différemment : ce n’est plus permis de continuer comme ça !. Pour être entendu, il faut inverser les rôles, c’est la parole aux gens : pour commencer, le mandat révocable.
  • 100 milliards c’est ce que coûte le traitement du chômage entre les aides aux entreprises et autres plans de sauvegarde. Être citoyen c’est aussi avoir son mot à dire au moment où on distribue les richesses. Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui sont exclus dans ce système néocapitaliste ? Pourquoi ne pas partager ? Ce qui se passe c’est que le partage de la richesse se fait toujours au profit du capital et pas du travail.
  • En tant que citoyens, si on se borne à être un bulletin de vote ça ne va pas aller. Contre le chômage on met de l’argent sur de grands plans de sauvegarde et ça ne va pas directement aux chômeurs, alors on devient amers.
  • Le mot citoyen me dérange. Ça fait déjà une séparation : citoyen de quoi ? On est tous humains, êtres humains. Quelqu’un qui parle, échange, existe, est citoyen.
  • Être citoyen c’est être membre et acteur de la cité, de la communauté. Quelqu’un qui compte, son avis compte.
  • Les citoyens ne sont pas représentés en tant que tels. Pourquoi ne sont-ils pas représentés ? Parce que nul ne peut être et ne doit être représenté ou représentable. Chacun se représente pour soi-même. On est soi et on a quelque chose à dire et on le dit publiquement. Il faut perdre la notion de représentation, chacun compte. Les riches : je m’en fous, qu’ils le restent. Moi, ce qui m’intéresse c’est les pauvres et extrêmement pauvres. Il faut faire attention lorsqu’on réfléchi à refaire le monde façon café du commerce, sans effet. Il y a une différence entre celui qui fait, qui se bat, aussi petit soit-il, et ceux qui parlent.
  • La démocratie est une chose toujours en mouvement.

Complexité des lois

  • Les élus occupent le terrain avec des pseudos lois où on se perd. Le contrat doit être remis à plat. On nous a subtilisé notre volonté par le système représentatif comme s’il était le seul indépassable. Ce sont toujours les mêmes élus, des professionnels. De fait, il nous reste la liberté de choisir parmi des gens qu’on n’a pas choisis…
  • Nul n’est sensé ignorer la loi. En tant qu’individu, on s’informe pour soi d’abord et pour sa famille. C’est un minimum. Tu dois te tenir informé de ce qui se passe.
  • L’origine des lois. Les gens ont subtilisé le pouvoir et ont fait des lois. Ces lois sont faites pour être violées et respectées seulement par ceux qui y croient.
  • La confusion et la complexité des lois sont faites pour créer une confusion idéologique.
  • Les lois sont faites pour coincer les classes populaires. Il faut donc faire de la désobéissance civile. Nous ne sommes que de la chair à canon pour les industries.

Prendre sa place de citoyen.

  • Les citoyens ont la place qu’on leur donne et pas celle qu’ils se donnent.
  • Les gens « prennent la place » à Madrid, à Kiev, en Tunisie, en Egypte. Il faut prendre sa place, ce n’est pas les politiques qui te la donnent. Et qu’est-ce que l’on fait lorsque les lois sont injustes ? Est-ce qu’on se révolte contre la loi ? Est-ce qu’on en a le droit ? Je pense qu’on en a le devoir.

Politique…

  • Dans la tête des gens, les politiques = fausses promesses.
  • Il y a une différence entre ce que les candidats annoncent et ce que l’on croit entendre.
  • Je peux vous assurer que, hélas, les candidats tiennent leurs promesses. Les trois derniers présidents de la République ont tenu les mesures annoncées dans leurs programmes. Ce qu’il faut c’est les lire…. Les gens interprètent mal ce qu’ils lisent.
  • Les politiques disent « On fait notre travail » alors qu’on ne le leur demande pas ! Ils devraient parler de leur « contrat » avec le citoyen. C’est un contrat passé entre l’élu et les citoyens, pas un « travail à faire » !

Citoyenneté et participation individuelle.

  • Dans notre territoire, ici ou ailleurs, il faut discuter des débats et de la démocratie représentative et participative. Il faut encourager la participation au changement. Pour que la parole revienne aux habitants, il faut des médias alternatifs, pour que les gens soient maîtres par le langage, la radio, vidéo. De plus en plus les gens se réunissent pour prendre la parole, pas dans une démarche de transformation globale, ce ne sont pas non plus des représentants politiques. L’idée étant de participer au changement.
  • Il faut essayer de participer à la transformation des choses. Il y a une nécessité de participer à l’information, de créer des médias, une TV-Web par exemple, habitée par les habitants du quartier.
  • Comment faire sortir quelque chose de bon de toutes nos réunions de quartier ? Prenons notre place ! Convergeons nos luttes. Ne laissons pas, par exemple, tout au marché. Il n’y a pas de contre pouvoir au système représentatif. Créons des espaces où les gens racontent qui ils sont et arrêtons de tout déléguer.
  • J’ai l’impression qu’on a du mal à sortir de la féodalité. J’ai le sentiment qu’on est toujours à la recherche de celui qui va nous gouverner, de cet homme ou femme providentiel(le) qui va nous sauver. Qu’est ce que MOI je fais ? Avec d’autres, jamais tout seul. On en est au balbutiement d’une époque où il faut que des hommes et des femmes prennent le devant, chacun avec sa capacité de penser, d’agissement et d’action.

Pacte de solidarité, Revenu de base universel

  • Le deal du pacte de solidarité, ça repart comme avant. Les entreprises vont faire tout ce qu’elles peuvent pour profiter des 50 milliards sans respecter les conditions, sans embaucher. C’est comme dans la restauration et la TVA qui est rentrée directement dans la poche des restaurateurs alors que les prix sont restés stables.
  • Le revenu de base universel, d’ici quelques années on y reviendra.
  • Le maintien du pouvoir. Pourquoi le RMI, le RSA et demain le RME (revenu minimum d’existence) ? Pourquoi pas le partage des richesses ? Le combat du RME est un combat d’arrière-garde. L’économie c’est l’échange et on y participe tous. C’est pas parce qu’on n’est pas travailleur qu’on ne critiquerait pas. Les petits travailleurs se sont mobilisés pour maintenir le système. Combien on rapporte à l’employeur ? On devrait être rémunéré à la hauteur de ce que l’on produit.
  • On n’est pas représentés, pas écoutés, mais on ne l’a jamais été. Je vis ça très simplement et je ne m’en plains plus. Vivre dans la dignité, c’est quoi ? Les existences ont toujours été difficiles. Quand j’avais 18 ans, il n’y avait rien du tout quand je dormais dehors. Il y avait juste la soupe populaire et j’avais 2€ en poche. On ne se plaignait pas. La politique était inexistante. C’est après qu’est venue la volonté de prise en charge. L’assistanat, le RMI… on est devenu privés de nos libertés. Ce qui me fatigue c’est se discours, « partager les richesses », mais si tu les produis pas, si tu travailles pas… j’ai le RSA, l’APL, la carte de bus gratuit et avec le mec qui travaille, il y a 150€ de différence. Et comme disait l’autre : « C’est toujours ceux qui travaillent pas qui critiquent le travail ».
  • Il faut faire attention à ne pas répéter le langage du dominant et de le retourner contre soi.
  • Il y aurait des citoyens qui n’auraient pas le droit de profiter des richesses parce que c’est des profiteurs et d’autres qui auraient des raisons. Faut arrêter !!
  • La séparation entre faiseur et diseur est fausse. Le langage des dominants nous court-circuite, ce sont des diseurs et ils font le contraire.
  • Moi, je suis fatigué de me battre ! Ce monde est fait. Il s’agit peut-être de le réinterpréter. On est tous confronté à des gens tendus, on est confronté à des militants qui me captent mon espace d’expression.

Savoir populaire.

  • Aujourd’hui la vérité de pensée est représentée par le savoir universitaire. Le savoir populaire n’est pas admis ni reconnu. Les gens eux-mêmes ne sont pas conscients qu’ils ont ce savoir. Que vaut ma parole ? Il faut réinventer, remettre à l’ordre du jour la capacité des gens à l’invention populaire, croire que nous sommes capables !. Est-ce que le pouvoir n’existe que par la persécution ? Est-ce qu’on peut recréer des lieux pacifiés pour parler des problèmes et exprimer ce savoir populaire ?

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