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Un dispositif innovant à Toulouse pour les demandeurs d’emploi des ZUS

Article proposé le mardi 28 septembre 2010, par Clémentine Mhamdi, Mourad Hezzi


Toulouse et plus particulièrement son quartier du Mirail à vu naitre en 1999 des
Maisons Communes Emplois Formations (MCEF) destinées aux demandeurs d’emplois, aux salariés, aux étudiants ou encore
chefs d’entreprises.

Le but de ces maisons communes est d’offrir à ses usagers un centre de ressources
dédié à l’emploi et à la formation, avec des espaces de consultation internet, des ateliers
réguliers d’information sur l’accès à la formation ainsi que l’invitation sur des actions
ponctuelles telles que des manifestations, des forums, ou autres réunions concernant l’emploi et la
formation.

Nous trouverons à l’origine de ce projet la Région, l’Etat ainsi que Pole Emploi avec
comme partenaires quelques institutions telles que la mission locale de Toulouse, l’antenne
régionale de formation pour l’emploi, le P.I.J.(Point d’Information Jeunesse) mais aussi de
nombreux membres actif du milieu associatif dont TO7, l’AFIJ ( Association pour Favoriser
l’Insertion des Jeunes Diplômés) et pleins d’autres encore.

TO7 grâce à sa connaissance du secteur et son implication
active sur le quartier auprès des demandeurs d’emplois réoriente un bons nombre d’usagers en quête de formations ou
d’emploi vers ces MCEF.

Depuis le mois d’octobre 2009 TO7 participe à un nouveau projet expérimental
innovant d’accès à l’emploi mis en place et piloté par la MCEF nommé « Pass Emploi ».

Cette action concerne150 jeunes à
l’année, elle est présidée par la
Vice-présidente du Conseil régional de Midi-Pyrénées, Madame
Monique Iborra.

Elle vise à offrir aux habitants des ZUS (Bellefontaine, La Reynerie,
Bordelongue, Bagatelle, Les Izards ou Empalots) qui ont entre 18 et 30 ans un réseau afin de
desserrer l’étau de difficultés liées à l’emploi.

En effet, pour bons nombres de gens, l’accès à l’emploi se fait grâce à un réseau
interne tel que des membres de la famille ou autre contact en lien avec notre environnement
social. Cependant les
habitants de ZUS n’ont pas forcement la chance d’en bénéficier.

Ainsi, une des solutions apportées au taux record de 44% de chômage dans les quartiers
populaires est de mettre en lien les habitants avec des institutions telles que
les Chambres consulaires, CAP Emploi, HandiPro 31, le CIO, l’AFPA, le FONGECIF,
le PLIE, l’ADIE, l’UREI, Boutique de gestion CREER, l’UCJG Robert Monnier,la
Fondation agir contre l’exclusion/FACE Grand Toulouse
mais aussi ERMES EMPLOI
&CARRIERES/ « interim tremplin vers l’emploi durable » , Coop’action, ainsi que les
organisations patronales.

Le comité de pilotage constitué de ces institutions et des associations se réunit tous les 15jrs
dans les locaux de la MCEF pour discuter des projets professionnels des nouveaux
arrivants et de leurs orientations. Tous les trois mois, nous nous rencontrons pour faire le point
sur les anciens inscrits.

Une coach à été désignée pour faire le lien entre les institutions et les bénéficiaires
mais aussi pour donner quelques derniers conseils nécessaires à la bonne tenue des entretiens
préalables.

Rappelons quelques chiffres : à ce jour 86 dossiers ont été présentés à la commission.
77 jeunes ont commencé leur accompagnement, 4 ont abandonné et 9 ne l’ont jamais démarré. 98.2% des bénéficiaires sont issus du « Grand Mirail » et plus
particulièrement des quartiers de Bellefontaine et de la Reynerie. Les associations sont les
deuxièmes prescripteurs du dispositif derrière la MCEF et la mission locale. Pour
ce qui est du suivi de l’accompagnement pour les bénéficiaires du dispositif qui en sont
sortis, 28.5% des participants au dispositif ont trouvé un emploi de type CDI grâce à l’action
expérimentale. 28.5% ont trouvé un emploi de type CDD de plus de 6mois. 28.5% ont trouvé
un emploi de type CUI (ex CAE) et 14.5% ont été dirigés vers un contrat en alternance. Pour
ceux qui sont toujours sur le dispositif, 41.2% ont déjà travaillé sur des emplois courts de type
CDD de moins de 6 mois. Ainsi ils sont toujours considérés comme bénéficiaires du dispositif
car, rappelons-le, le but est aussi de trouver pour ces jeunes un emploi stable de
type CDI. 11.7% des bénéficiaires ont été dirigés vers une formation qualifiante et 17.6%
vers une remise à niveau.

« Pass Emploi » donne droit à ses bénéficiaires une aide personnalisée destinée à
lever des freins financiers liés à la reprise d’un emploi ou à l’entrée dans une formation.

Ces freins peuvent être immédiats ou relever d’un besoin à moyen-long terme,
notamment dans le cadre d’un besoin de permis de conduire rendu nécessaire par le choix
professionnel du bénéficiaire mais aussi pour tout ce qui relève de l’entretien et de la
réparation du véhicule du bénéficiaire de l’action (auto, moto, scooter).

L’action peut aussi prendre en charge différents coûts qui incombent à ces personnes pour exercer leur nouvelle profession : le
transport, la garde d’enfants, les
repas professionnels, un éventuel déménagement ou un besoin de formation

Dans le cadre de ce dispositif, La Région, le Fonds Social Européen et la MCEF
offrent aussi la possibilité d’un séjour d’accompagnement professionnalisé de deux mois en
république Tchèque pour une dizaine de bénéficiaires. Ce séjour doit permettre de construire
ou valider un projet professionnel dans un environnement nouveau.

Par cette mobilité, cette action implique pour chaque bénéficiaire
un stage en milieu professionnel.

Une bourse, gérée par chaque jeune et destinée à ses dépenses personnelles, dont le montant
sera ajusté en fonction du niveau de vie du pays d’accueil et des ressources du jeune, lui sera
versée par la MCEF en début de chaque mois.

Toutes les dépenses d’hébergement restauration transport sont prises en charge par le
FSE dans le cadre de ce projet.

Le but de ce stage est pour chaque participant de quitter ses repères, son quartier, sa
famille, ses amis, modifier son environnement culturel et personnel pour crée un véritable
changement dans le comportement, la dynamique de la personne, et développer l’autonomie
et la confiance en soi.

A leur retour les jeunes seront « coachés » pour accélérer leur retour à l’emploi.

Croyant fortement à cette expérimentation, nous avons décidé de nous impliquer sur ce
projet, non pas dans l’espoir utopique de voir le taux de chômage sur les quartiers populaires
diminué de façon considérable mais surtout pour utiliser cette outil d’accompagnement afin de
débloquer ne serais-ce qu’une seule situation. Notre combat, nos expériences et notre vécu nous
ont amenés à penser que si grâce à notre intervention une situation pouvait être débloquée, ce serait
une victoire pour nous. Seul le temps nous permettra de voir à long terme si cette action porte
réellement ces fruits.

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