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Le piège de la création d’entreprise

Article proposé le jeudi 3 juillet 2008, par Badra Bellier-Khellef


Pour sortir de la précarité, Adel et Clémentine ont créé leur emploi. Deux accidents de travail, l’entreprise s’effondre. La rigidité du système et l’absurdité de la bureaucratie les plongent dans une situation encore plus grave.

C’est l’histoire d’un jeune couple qui s’efforçait de faire tout très bien. Ils avaient fait trois enfants et les avaient élevés pour en faire des citoyens responsables et productifs.

Comme beaucoup d’autres, les accidents de la vie les avaient fait tomber dans le R.M.I et ils mettaient toute leur énergie à en sortir. En vain. Alors, ils ont entendu les sirènes du libéralisme : le salariat, c’est fini - le salut, c’est la libre entreprise - devenez Patron… Alors, ils se sont lancés tout seuls. Ils ont rassemblé leur force et leur courage. Ils se sont endettés et ils l’ont fait.

Seulement voilà, quand on travaille seul, on en fait beaucoup, voire trop. On s’épuise. Et dès lors, l’accident guette. Et la première chute induit le processus de dégringolade et c’est la chute en enfer.
Ecoutons la : « pour sortir du R.M.I mon mari a créer son entreprise en maçonnerie générale, sans aide et sans exonération de charge. Deux ans plus tard, il tombe d’un échafaudage. Immobilisation pendant plusieurs mois. Aucune entrée d’argent. Mais il faut continuer à payer les charges et à rembourser les dettes… il reprend son travail en 2006,
nouvel accident. Les dettes s’accumulent et l’absurde nous submerge : il faut faire un bilan, prouver les accidents fournir papier sur papier, répondre d’une institution à l’autre, à des demandes opposées, se débrouiller avec les informations contradictoires…

Pendant ce temps, aucune ressource, les loyers s’accumulent, la demande de R.M.I n’a pas encore abouti. Contrainte de demander une aide alimentaire d’urgence, on me répond que, puisque je n’ai ni R.M.I ni ressources, je n’ai droit à rien. On m’a juste souhaité « bon courage » mais ce n’est pas le courage qui va nourrir mes enfants, ni payer mon loyer »

Témoignage recueilli par Badra

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