Ahmed vit à la Reynerie avec son épouse et leurs cinq enfants, dont deux adolescentes scolarisées au Lycée Saint-Sernin. Il est arrivé du Maroc en France à l’âge de dix-huit ans pour suivre des études de pharmacie, abandonnées à la suite de problèmes de santé. Ses enfants sont tous nés à Toulouse.
Quand Ahmed évoque la « période des papiers » pour reprendre sa formule, il parle du combat mené au sein du « Collectif des sans papiers » entre 1991 et 1997. Il insiste sur le temps de cette bataille qui a permis la régularisation de la plupart d’entre eux. Actuellement Ahmed effectue du portage de journaux, c’est un travail pénible, il dort cinq heures par jour, mais cela lui permet d’avoir une vie de travail normalisée et une reconnaissance sociale.
Ahmed est conscient du problème de la précarisation du travail qui explique pourquoi tant de gens autour de lui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.
Mais désormais, il est convaincu que c’est par l’action collective qu’on est en mesure d’ouvrir des situations qui semblaient à jamais fermées.
Cette conviction, il essaie de la transmettre à ses enfants.
Ahmed