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Où va le monde du travail ?

Article proposé le dimanche 26 avril 2009, par Marie-Laure


Rappelez-vous, l’année passée je vous avais parlé de la précarité professionnelle qui est la mienne : enseignante dans des établissements privés, certains étant plus des usines à bachotage que de réelles écoles. Une de ces officines fait payer une scolarité à prix extrêmement élevé à tous ses étudiants, mais aucun des employés n’a de contrat de travail et le salaire est payé toujours en retard, le boss montre ainsi qu’il est le chef !

Un fait nouveau est survenu et je tiens à vous le raconter, car il reflète bien la dégringolade du monde du travail, toujours plus déshumanisé. Une fois les cours terminés, j’ai demandé à mon employeur l’indispensable attestation ASSEDIC. Une galère mémorable, puisque mes deux demandes en courriers recommandés n’ont pas suffi à faire bouger les choses. J’ai donc demandé l’intervention de l’Inspection du Travail et son aide a porté ses fruits. Dans le même temps, j’ai demandé à l’URSSAF si la déclaration d’embauche avait bien été faite et là, surprise ! Je n’ai jamais été déclarée !

Mon Boss, ce charmant Monsieur m’avait affirmé que la loi avait beaucoup d’importance pour lui puisqu’il est conseiller prud’homal. C’est exact, il est conseiller prud’homal et c’est là où le bât blesse.

Qu’à cela ne tienne, j’ai des bulletins de salaire et une attestation ASSEDIC pour justifier avoir travaillé chez lui. Nouvelle surprise : ces documents sont des faux !

Je m’inquiète beaucoup pour notre société : depuis un moment déjà, elle perd ses repères et j’ai parfois la sensation de faire partie d’un monde où tout fout le camp. Le monde du travail est une jungle de plus en plus malsaine : on croit revenir lentement mais sûrement vers un système où l’unique but serait le pouvoir absolu d’une minorité sur le plus grand nombre. Pour asseoir son pouvoir, cette minorité écrase ses employés en les faisant travailler dans des conditions précaires, voire déplorables, qui annihilent toute possibilité de rébellion. En maintenant les gens dans la précarité, la pauvreté et en détruisant le système d’instruction public, on risque de nous transformer petit à petit en un peuple d’ignorants plus faciles à gouverner, comme dans un système féodal.

La crise est bien là ; économique et financière certes, mais c’est aussi une crise de confiance. Faire confiance aux autres devient difficile. On est bien loin du « travailler plus pour gagner plus ». La méfiance s’installe et la solidarité risque de se faire la malle.

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