Le roman de Jules Verne « Le Château des Carpathes », que je lis en ce moment à mes enfants, commence par ces mots : « nous sommes d’un temps où tout arrive ». Cette phrase plus je l’entends, plus elle devient source d’inquiétude.
En Grande Bretagne, des ouvriers manifestent depuis plusieurs semaines pour que le travail soit réservé aux seuls britanniques.
Nous sommes d’un temps où le chômage explose et où la peur et le rejet de l’autre s’accroissent.
En France, la chasse aux sans papiers est déclarée ouverte y compris dans les agences du nouveau pôle emploi.
Nous sommes d’un temps où l’étranger est coupable d’être un étranger.
Un employeur, conseiller prud’homal, ne déclare pas ses salariés et produit de faux bulletins de salaire, dans le même temps, un inspecteur du travail est mis en examen dans l’exercice de ses fonctions .
Oui nous sommes d’un temps où tout arrive.
Dans le roman de Jules Verne, les esprits d’un autre monde hantent les ruines du château des Carpathes. Les habitants de Werst, petit village de Transylvanie, attendent ardemment l’étoile du matin qui les délivrera de la nuit.
Jules Verne a toujours fait oeuvre d’anticipation.
A quand l’étoile du matin ?
Editorial du « Sept » n°127}