Basé sur la croissance et le plein emploi, notre modèle social construit dans un contexte d’après-guerre est en grave conflit avec la réalité bien différente de notre société d’aujourd’hui.
Développement économique foudroyant, énormes gains de productivité et mondialisation réduisent inlassablement le nombre d’emplois autant que d’opportunités d’entreprenariat.
En conséquence, une partie toujours plus grande de notre population est faiblement rémunérée pour son travail, notamment à cause de la pression du chômage, tandis que d’autres sont tout simplement privés d’emplois et doivent se contenter de quelques aides sociales drastiquement contrôlées. La France est pourtant un pays riche, non ? Bien sûr ! Par le travail et l’inventivité des générations qui se sont succédées, nous possédons aujourd’hui les moyens de nourrir et de loger chacun de nos concitoyens.
Nous avons ainsi le potentiel permettant de prodiguer à tous les soins vitaux, de donner à tous un accès au logement, à l’éducation, à la justice, à la culture… de rendre nos infrastructures accessibles à tous. Que nous manque-t-il alors ? Simplement un système social encourageant un développement dans le sens du bien-être de tous, motivant la participation de chacun dans le fonctionnement de la société sous forme d’activités lucratives ou non. Le revenu d’existence, définit comme suit, est un des levier de ce nouveau système :
- inconditionnel - sans contrepartie
- inaliénable - de la naissance à la mort
- irrévocable - droit qu’on ne peut retirer
- identique pour tous
- individuel
- inclumulable - inclus et cumulable avec un autre revenu d’activité
L’instauration d’un revenu d’existence nous fait passer d’une société de producteurs /consommateurs à une société d’êtres humains libres, ou à tout le moins en situation de le devenir, à savoir qu’il ne faudra plus une activité pour avoir un revenu mais nous aurons un revenu pour choisir une activité. Et ainsi chaque citoyen pourra expérimenter le chemin de son propre bonheur.
Ce revenu d’existence peut être vu comme un dividende du bien commun, où chaque citoyen est usufruitier d’une partie de ce bien, puisqu’il lui permet de subvenir à ses besoins de base comme définis par l’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires[…] »
En effet ce revenu alloué tous les mois n’appartient pas à chacun individuellement mais représente une part de la richesse commune. Son versement, qui peut se faire en partie en monnaie complémentaires, va fournir de la demande solvable à l’économie réelle et locale. Et chacun se verra acteur du champ économique puisqu’il y dépensera son revenu d’existence.
Le revenu d’existence provoque également de nombreuses interrogations reflétant nos propres peurs, pas de l’avenir, mais de ce que l’on va laisser derrière nous après l’instauration d’un tel droit.
Si le revenu d’existence fait aujourd’hui de plus en plus débat auprès des parties prenantes de la société de production marchande, c’est justement qu’il en annonce la fin. Tout comme le droit de vote, même à l’état embryonnaire, annonçait la fin du droit divin dans l’espace public et son système monarchique aux multiples privilèges, le revenu de base, même à l’état embryonnaire, est l’émergence d’un nouveau droit qui annonce la naissance d’une nouvelle organisation sociale à la fois plus juste et plus efficace.
Plus d’infos : www.revenudebase.info